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Guide de survie à la réforme : une initiative du collectif « Où est le prof doc ? »

Dans le cadre de la réforme du collège, le collectif Où est le prof doc ? vient d’éditer un guide pratique sous forme de questions-réponses afin que chacun puisse s’approprier les arguments parfois complexes de défense de la profession, notamment dans la perspective des négociations avec les chefs d’établissements. L’ADBEN Pays de la Loire soutient naturellement cette initiative.

Prof doc en colère !

 

On se mobilise dans les Pays de la Loire !

Opération cartes postales

A l’heure où l’expertise des enseignants documentalistes est plus que jamais niée, notamment par la mise en place de la réforme du collège, L’ADBEN Pays de la Loire a fait imprimer des cartes postales destinées à être distribuées lors des « formations réforme » des profs docs. 

L’objectif est de rappeler avec force notre mandat pédagogique et d’exiger un cadre national pour notre enseignement. 1000 cartes sont adressées au président François Hollande, 1000 autres n’ont pas d’adresse, chacun-e pourra ainsi choisir de l’envoyer à son recteur, IPR, ministre, au CLEMI, à Canopé, etc. 

Sur le modèle du recto de ces mêmes cartes, nous avons décliné un « badge », à poser sur les pages d’accueil des sites qui le souhaitent (à l’instar de ce que notre collègue a publié en page d’accueil de son blog :

https://twitter.com/Les3Couronnes ou http://lestroiscouronnes.esmeree.fr/).

Visuel

Prof doc en colère verso présidence

 

La carte adressée au président à télécharger : Prof-doc en colère_1

ou la version « libre » : carteverso2 : libre

 

 

Semaine de la presse et des médias : les raisons d’un boycott

Suite au mouvement d’exaspération et de contestation qui s’est exprimé dans notre profession à l’égard de la communication autour de la Semaine de la presse en janvier 2016, l’ADBEN Pays de la Loire souhaite revenir sur les raisons de ce boycott et expliciter son soutien aux collègues participant au boycott.

Ce mouvement spontané, débuté en janvier 2016 via les listes de diffusion, a conduit un certain nombre de collègues professeurs documentalistes à ne pas inscrire leur établissement à la Semaine de la presse et des médias, dispositif traditionnel dans les établissements scolaires.

Les professeurs documentalistes constatent et déplorent ainsi que, lors de la signature de la convention sur l’éducation aux médias et à l’information entre le ministère de l’Education nationale, celui de la Culture et de la Communication et Canopé, en décembre dernier, aucune mention n’a été faite des professeurs documentalistes. Titulaires du CAPES de documentation, ils assument pourtant la charge de cet enseignement, de par leur expertise en information-documentation, et l’ont développé alors que le thème de l’éducation aux médias n’était pas autant mis en avant qu’aujourd’hui.

Par ailleurs, la communication faite par le CLEMI autour de l’édition 2016 de la Semaine de la presse et des médias n’a, de nouveau, pas souligné le rôle essentiel des professeurs documentalistes pourtant engagés depuis des années dans ce dispositif. Ce dernier est un temps fort, puisqu’il suscite une certain audience auprès des équipes, mais il est loin de représenter le seul temps consacré à cette formation par les professeurs documentalistes.

L’éducation aux médias d’actualité est certes indispensable. Cependant, cette « éducation à » est loin d’être suffisante pour faire face aux enjeux civiques et répondre aux avancées de la recherche en sciences de l’information et de la communication. Les professeurs documentalistes apportent une véritable formation à l’information et aux médias dans leurs établissements au-delà du caractère événementiel de la « semaine de la presse »

Parallèlement, à l’heure où l’expertise des enseignants documentalistes est largement remise en cause, notamment par la mise en place de la réforme du collège, l’ADBEN Pays de la Loire s’engage et soutient les actions menées aujourd’hui par l’APDEN nationale pour défendre notre mission pédagogique. Nous vous invitons à prendre connaissance de l’état des lieux publié en janvier sur le site de l’ADBEN nationale et à vous joindre à notre mouvement de protestation : Prof docs en colère !

 

 

PS : Nous remercions l’ADBEN de Caen pour son texte explicitant le boycott de la SPME dont nous nous sommes largement inspirés pour rédiger ce message.

Assemblée générale exceptionnelle

Chers collègues adhérents, 

Au regard de l’actualité qui touche notre profession ces derniers temps ainsi que des changements opérés au sein de la FADBEN, nous vous proposons de nous réunir en assemblée extraordinaire en avril prochain. Nous choisirons la date qui réunira le plus d’adhérents et vous la communiquerons fin mars accompagnée de la convocation et d’un bon pour pouvoir pour les absents. Cette rencontre aura lieu au CDI du lycée Raphaël Elizé de Sablé sur Sarthe (72).
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Voici l’ordre du jour de cette AG :
  • Vote sur la nouvelle appellation de l’ADBEN (au regard du changement de nom de la FADBEN en APDEN),
  • Discussion autour des actions menées par l’ADBEN Pays de la Loire (réforme du collège, boycott de la semaine de la presse, opération de communication sur le rôle du prof-doc …),
  • En vue d’une position commune lors des formations disciplinaires, élaboration d’un texte à lire aux inspecteurs lors de ces journées de formation,
  • Modification des statuts de l’association (membres actifs).

 

Pour plus de renseignements sur cette réunion, n’hésitez pas à nous contacter par mail (adben.paysdelaloire @ gmail.com). Il nous semble important de nous réunir pour discuter ensemble des actions et des projets à mener pour la défense de notre profession mise à mal depuis quelques temps. Vous espérant nombreux lors de cette AG.

Compte-rendu de la journée départementale du 44

La Journée Départementale des professeurs-documentalistes de Loire-Atlantique a eu lieu le lundi 11 janvier 2016 au centre Canopé de Nantes en présence des inspecteurs EVS.

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1. Conférence d’Odile Chenevez

Consultante et chercheuse en éducation aux médias au sein de l’équipe Translit, Odile Chenevez est intervenue sur la thématique suivante : « A la croisée des cultures informationnelle, médiatique et numérique, quelques mises en œuvre de l’EMI pour le professeur documentaliste ». Voici le support de son intervention : O-Chenevez-nantes 11janvier

Citant les textes officiels du BOEN ou d’Eduscol, Odile Chevenez a souhaité nous montrer, dans son introduction, en quoi le professeur documentaliste est concerné par l’EMI. Puis,  elle a défini l’EMI et la translitteratie comme des domaines de convergence entre information-documentation (information = knowledge), médias (information = news) et culture numérique (information = data).

Odile Chenevez nous a ensuite présenté les axes de recherche des différents groupes du collectif Translitt et son travail au sein du groupe Translitt 1, l’objectif  de ce groupe étant d’effectuer, à partir d’un corpus de textes, « un inventaire épistémologique » des domaines et projets de chaque littératie (informationnelle, médiatique, numérique) et d’analyser des convergences d’un point de vue translittéracique (voir la diapositive n°7 du fichier joint).

Dans cette perspective, O. Chevenez travaille sur une approche didactique de l’enquête pour apprendre aux élèves à publier, notamment en produisant des médias scolaires (journal, webradio, etc.). Elle propose de travailler avec les élèves sur leur rapport aux sources pour les conduire à un questionnement critique : Qui parle ? D’où parle-t-il ? Pourquoi il parle ? Comment cette source a-t-elle eu accès à cette information ?

Il s’agit aussi de placer les élèves en posture d’auteur afin de mieux leur faire comprendre le sens des lois qui encadrent  l’information et la liberté d’expression. Ce travail peut encore être exploité pour leur faire prendre conscience de leur identité numérique.

Plus largement, Odile Chenevez vise à contribuer à une didactique de l’EMI (diapo n° 11).

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2. Présentations diverses

  • Présentation du réseau Canopé par Pascal Challet.
  • Présentation de l’ADBEN Pays de la Loire et bilan des actions 2015 de la FADBEN par Sophie Bezançon, secrétaire de l’ADBEN Pays de la Loire.
  • Présentation et bilan des groupes de JRL du 44. Ces bilans, très riches, ont montré la diversité des axes de travail des différents groupes mais aussi les axes récurrents et communs tels que la promotion de la lecture, la construction de séances pédagogiques et la mise en œuvre à venir de l’EMI et des EPI.

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3. Échanges avec l’inspection

En dernière partie de journée, les inspecteurs ont ouvert l’échange avec la salle en annonçant que deux journées de formation sur la réforme auraient lieu fin avril et fin juin pour les professeurs-documentalistes.

Les questions des collègues se sont portées sur les modalités concrètes d’application de la réforme dans notre métier, sur le terrain :

  • Comment appliquer le nouveau décret sur les ORS (Obligations Réglementaires de Service) paru en 2014 et applicable à la rentrée 2015, alors qu’il donne lieu à des interprétations et des prises en compte variables sur le terrain, selon les académies et les établissements ? Les inspecteurs ont répondu que seuls l’AP et les TPE pouvaient être pris en compte pour une récupération de nos heures de préparation (1h d’enseignement = 2 h de travail rémunérées et donc, donne droit à 1h de récupération sur nos 30 h de présence en établissement).

 

  • Un EPI peut-il être mis en œuvre par un binôme entre un professeur-documentaliste et un professeur de discipline ? Les inspecteurs ont répondu que la « documentation » n’étant pas une discipline scolaire, cela n’est pas possible, le professeur-documentaliste devra se joindre à un binôme de professeurs de discipline.

 

  • Comment maintenir les séances d’Information-documentation proposées en classe de 6ème et inscrites dans l’emploi du temps des élèves dans beaucoup de collèges, alors que les horaires d’enseignements disciplinaires seront diminuées par la réforme, l’EDT des élèves ne pouvant excéder 26h par semaine et 6h par jour ? Selon nos inspecteurs, il peut y avoir des adaptations locales selon les besoins (par exemple à cause des contraintes de transports scolaires) et la formation des 6ème peut aussi se faire dans le cadre de projets, de l’AP (mais en collaboration avec d’autres enseignants) ou dans le cadre des EPI (mais en cycle 4)…

 

Au regard de ce temps d’échange, il nous semble que, pour pouvoir enseigner des savoirs info-documentaires aux élèves, nous sommes toujours contraints à négocier des heures avec nos collègues de discipline, à négocier des solutions locales avec nos chefs d’établissement,   sans clarification institutionnelle sur nos ORS, sur nos compétences pédagogiques spécifiques, sur notre champs de « savoirs disciplinaires », qui sont, faut-il encore le rappeler :  les SIC (Sciences de l’Information et de la Communication, incluant les SID – Sciences de la Documentation –) constituant le programme disciplinaire du master « Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation » qui prépare aux épreuves du CAPES de documentation.

 Pyramide

Compte-rendu de la journée départementale du 49

 

Le vendredi 22 janvier dernier était organisée au lycée professionnel Simone Veil à Angers la journée départementale des professeurs-documentalistes du Maine et Loire. 

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1. Conférence de Noël Uguen

Noël Uguen est intervenu le matin sur la thématique suivante : « A la croisée des cultures informationnelle, médiatique et numérique, enseigner l’évaluation de l’information à partir des situations de collecte des élèves : outils, pratiques, savoirs ». Les supports de son intervention sont accessibles en ligne sur l’espace documentation du  site de l’académie de Nantes.

Professeur documentaliste au lycée Le Likès de Quimper et formateur à l’université de Rennes 2, Noël Uguen se considère avant tout comme un praticien qui enrichit sa pratique des réflexions des différents chercheurs en SIC comme Yves Jeanneret ou de philosophes comme Bruno Latour. Ce dernier fait allusion au passage de l’ère du document à celui de « paysages de données ».  Cette 1ère référence est importante car il faut dorénavant parler de circulation des objets documentaires. Le web a modifié le rapport au document. L’autorité personnelle de l’auteur ou le travail de l’éditeur sont des repères de l’imprimé qui ont été abolis. Dans ces paysages, les documents peuvent être fragmentés et une nouvelle logique d’indexation s’opère. Un article peut être accessible via différents infomédiaires (réseaux sociaux, agrégateurs de médias…). La lecture est active, dynamique, « ergative ».  C’est à l’élève de savoir clôturer sa recherche, contextualiser et mettre en relation les documents consultés.  Il peut interagir avec le document (faire circuler, recommander, segmenter) qui est devenu instable. Dans sa pratique, Noël Uguen a remarqué que les notions de document et d’indexation étaient loin d’être acquises par les élèves qui, par ailleurs, utilisaient des critères d’évaluation de surface. L’enquête de la FADBEN sur les savoirs info-documentaires des élèves, publiée en 2015, souligne également que ces opérations intellectuelles ne sont pas maîtrisées par les jeunes.

Ces nouvelles médiations induites par le web remettent en cause la pertinence des formations méthodologiques à la recherche documentaire. Selon Noël Uguen, la posture du professeur documentaliste doit changer. Au lieu d’outils « clés en main » il doit mettre en place des situations de recherche d’information qui amènent l’élève à produire des écrits de travail qui conserveront des traces de lecture et révéleront aussi des manières de faire lors d’échanges avec le professeur documentaliste.  Noël Uguen travaille notamment sur le document de collecte. Mis en lumière par les travaux de Nicole Boubée et didactisé par Marion Carbillet, il s’agit d’une démarche spontanée de compilation d’extraits qui permet de réguler l’activité de recherche et de mémoriser ses traces. Cette pratique informelle, qui rejoint les caractéristiques de la lecture numérique, peut devenir un support d’échanges avec l’élève pour travailler des savoirs info-documentaires (source, pertinence, fiabilité, validité…). Un contrat de lecture permet de formaliser la démarche prescrite.

En mettant en lumière les pratiques informationnelles de l’élève, le professeur documentaliste peut l’accompagner vers l’appropriation des savoirs et des compétences nécessaires pour mettre en place une stratégie d’évaluation de l’information. Par exemple, à partir d’une recherche d’images, l’élève peut s’approprier de multiples connaissances au niveau de l’information-documentation (contexte, référence de l’image…), au niveau de la culture numérique (fonctionnement de Google image,  indexation, attributs d’une image…), au niveau des médias (licences, droit…) et dans la réutilisation, la publication et l’éditorialisation de l’image. Il va donc se forger une culture « translittératique » qui englobe des savoirs sur les spécificités du document numérique, ses modes d’indexation, de circulation et d’accès à la toile. Il est essentiel de mettre en place un parcours de formation pour travailler progressivement sur ces notions.

L’action du professeur documentaliste ne se limite donc pas à fournir des recettes méthodologiques ou à prescrire de bonnes pratiques mais elle relève davantage d’un art du questionnement, de la maïeutique.  Celui-ci met ainsi l’élève en situation d’enquête, de recherche d’indices.

Réunion

2. Échanges avec l’inspection

Lors de cette journée, un temps d’échange était prévu pour évoquer l’actualité de la profession (la mise en place du décret du 20 août 2014 sur les obligations de service et la réforme du collège)  et échanger avec les inspecteurs.

Les collègues présents ont été nombreux à faire part aux inspecteurs de leurs inquiétudes quant à la place donnée au professeur documentaliste dans les dispositifs d’Accompagnement Personnalisé, d’Enseignements Pratiques Interdisciplinaires et d’Education aux Médias et à l’Information mis en place par la réforme du collège.

Une première interrogation concernait les séances d’Information-documentation proposées en classe de 6ème et inscrites dans l’emploi du temps des élèves dans beaucoup de collèges. Peuvent-elles être maintenues alors que le nombre d’heures obligatoires pour les élèves passent à 26 heures semaine ? Les inspecteurs affirment que dans les faits elles ne le peuvent pas. Pour les professeurs documentalistes, la première conséquence de la réforme est la perte sèche des heures qui permettaient jusque là la formation initiale des élèves. Selon l’inspection, ce qui sera perdu en 6ème pourra être gagnée au cycle 4, via des collaborations avec les enseignants de disciplines en AP ou dans les EPI. Dans ce cas, bien évidemment, il ne sera question que d’accompagnements méthodologiques ponctuels.

S’agissant toujours de la 6ème, les IPR évoquent subrepticement l’idée de « dérogations » locales. Elles concerneraient les établissements scolaires ayant à articuler les emplois du temps des élèves aux contraintes des transports scolaires. Cela consisterait donc à boucher les trous des emplois du temps avec des heures prises en charge par le professeur documentaliste mais fléchées « étude »… Il faudra donc négocier ces heures au niveau local. Plusieurs collègues y ont vu une régression importante pour l’enseignement de l’information-documentation et notamment la visibilité de celui-ci.

La question de l’inspection dans le futur cadre a été posée. Les IPR ont répondu que le professeur documentaliste ne sera pas forcément inspecté sur une séance pédagogique puisque le professeur documentaliste intervient en appui des disciplines. « Les IPR sauront s’adapter au nouveau cadre de la réforme » a-t-on entendu.

Les professeurs documentalistes présents ont également questionné les inspecteurs au sujet de l’application du décret sur les obligations de service dans ce nouveau collège : les heures effectuées dans le cadre de l’EPI seront-elles prises en compte ? La réponse est simple :  l’information-documentation n’étant pas considérée comme une discipline, nous ne pouvons  pas être porteurs d’un projet EPI et devrons donc nous contenter d’être, au mieux, la « troisième roue du carrosse ». Si nous y participons, ces heures ne seront pas comptées comme des heures enseignement. Le décret ne s’applique pas.

Les collègues ont, pour finir, fait part aux inspecteurs de leur difficulté à mettre en place une progression et un enseignement égalitaire pour tous les élèves. Nous sommes en effet toujours condamnés à négocier des heures avec nos collègues de discipline souvent soucieux de finir leur programme d’enseignement. Or, nous sommes détenteurs d’un CAPES, comme nos collègues de discipline. Nous avons des savoirs et des compétences à faire acquérir aux élèves comme les autres professeurs. Et même si l’institution rappelle que nous avons un rôle indispensable à jouer dans cette réforme, que nous sommes bien les maîtres d’œuvre de l’EMI, notre rôle pédagogique relèvera malgré tout, encore et toujours, de négociations locales soumises au bon vouloir et à l’interprétation.

Compte-rendu de la journée départementale du 72

Le mardi 8 décembre 2015 était organisée, au lycée professionnel Funay – Hélène Boucher du Mans, la journée départementale des professeurs-documentalistes de la Sarthe. Les inspecteurs EVS étaient présents lors de cette journée.

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1. Conférence de Pascal Duplessis

Pascal Duplessis est intervenu le matin sur la thématique suivante : « L’EMI au collège : quel(s) enseignement(s) pour les professeurs documentalistes ? ». Actuellement formateur à l’ESPE des Pays de la Loire, site d’Angers, Pascal Duplessis est responsable pédagogique du Master MEEF Documentation et responsable de la préparation au CAPES interne. Il est aussi membre fondateur du Groupe de recherche sur la culture et la didactique de l’information (GRCDI).

Le contenu ainsi que le diaporama support de la conférence de Pascal Duplessis sont accessibles sur son site Les trois couronnes.

Lors de cette intervention, Pascal Duplessis s’est attaché à reposer les origines institutionnelles et historiques de l’EMI avant de faire le lien avec l’expertise des professeurs-documentalistes et avec l’enseignement de l’information-documentation.

A la fin de la conférence, les questions de la salle se sont tournées vers les inspecteurs qui ont été sollicités sur les moyens et le cadre de mise en œuvre de l’EMI dans nos établissements.

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2. Échanges avec l’inspection

Lors de cette journée, un temps d’échange était prévu pour évoquer l’actualité de la profession (la mise en place du décret du 20 août 2014 sur les obligations de service et la réforme du collège)  et échanger avec les inspecteurs l’après-midi.

Pour introduire cet échange, une brève présentation de la FADBEN a permis de  présenter aux collègues et aux inspecteurs les derniers travaux et les projets de l’association professionnelle toujours impliquée pour défendre notre statut.

Ensuite, la co-responsable du groupe national documentation au SNES est intervenue pour présenter le nouveau décret  sur les ORS (Obligations Réglementaires de Service) paru en 2014 et applicable à la rentrée 2015. Ce décret constitue une avancée car il propose une réduction des horaires hebdomadaires des professeurs documentalistes et pour la première fois les ORS sont inscrites dans un décret comme pour les autres disciplines (auparavant, il s’agissait de circulaires). Cependant, ce décret encore peu connu des collègues est peu appliqué car le décompte des heures d’enseignement (1h pour 2h de service) est mal accepté par certains chefs d’établissement qui récusent notre rôle pédagogique

Cette présentation a ouvert les échanges avec la salle et l’inspection qui a bien entendu les remarques au sujet de ce décret et nous a indiqué qu’un décret doit être appliqué et c’est à nous d’aller demander le décompte de nos heures d’enseignement.

Les collègues présents ont été nombreux à faire part aux inspecteurs de leurs inquiétudes quant à la place donnée au professeur documentaliste dans les dispositifs d’Accompagnement Personnalisé, d’Enseignements Pratiques Interdisciplinaires et d’Education aux Médias et à l’Information mis en place par la réforme du collège à partir de la rentrée 2016.

Une première interrogation concernait les séances d’Information-documentation proposées en classe de 6ème et inscrites dans l’emploi du temps des élèves dans beaucoup de collèges. Peuvent-elles être maintenues alors que le nombre d’heures obligatoires pour les élèves passent à 26 heures semaine et ne peuvent excéder 6h par jour ?

Pas de réponse directe de l’inspecteur qui évoque tout de même les « dérogations » locales dues aux contraintes de transports scolaires.

Globalement, l’inspecteur  s’est voulu confiant et encourageant quant à notre mission pédagogique. Il a semblé vouloir apaiser les inquiétudes en reconnaissant notre statut d’enseignant et en nous soutenant. Ce discours n’a pas empêché les collègues de s’interroger sur notre rôle et sur notre CAPES de documentation.

Compte-rendu de la journée professionnelle

Le 27 novembre dernier a eu lieu à l’ESPÉ d’Angers une journée professionnelle organisée par l’Adben des Pays de la Loire. Ce temps de réflexion autour des évolutions actuelles de la profession, très attendu, a tenu ses promesses : nous avons eu la chance de profiter d’interventions de grande qualité qui vont nourrir notre pratique et nos positionnements face à l’EMI.

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1. Conférence d’Olivier Le Deuff : « La documentation dans le digital : montrer la voie au-delà des modes »

Dans la matinée, plus de 90 collègues adhérents et non adhérents étaient au rendez-vous pour écouter Olivier Le Deuff qui pendant deux heures a réhabilité la notion de « document » en s’appuyant sur Paul Otlet le visionnaire et son « hyperdocumentation », apportant régulièrement des éclairages sur le rôle du professeur documentaliste, parfois trop peu distancié par rapport aux techniques. Une conférence dense et passionnante, émaillée de traits d’humour, tel le « glanding-center », la vision steampunk de l’hypertexte ou encore l’EMI vue comme « Expérience de Mort Imminente », dont le diaporama-support est téléchargeable ci-après : La documentation dans le digital.

Olivier Le Deuff a fait preuve d’une importante distance critique face à l’EMI, ce nouveau domaine d’enseignement où l’information est envisagée uniquement comme « info-news », au détriment des trois autres types d’information (info documentaire, info data, info sociale). Il y réintroduit la notion de document, et ses deux concepts : la documentalité et l’hyperdocumentation.

En effet, Olivier Le Deuff invite la profession à adopter le numérique plutôt que de s’y adapter. Les usagers sont devenus producteurs d’informations, de métadonnées. C’est ce qu’il nomme « la documentation de soi » comme première forme documentaire. D’où l’importance grandissante de développer des compétences documentaires chez nos élèves, futurs citoyens. Avec le numérique, les compétences info-doc « anciennes » demeurent mais elles s’accroissent. Le domaine de la documentation s’est étendu et nous devons tendre vers un idéal : l’idéal de l’homme bien documenté.

Ubiquitaire

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2. Table ronde : « EMI et info-doc, quels territoires communs ? Quelle place pour notre enseignement ? »

La table ronde de l’après-midi réunissait Sophie Bezançon, Pascal Duplessis et Camille Brouzes autour de la question de la place de notre enseignement dans l’EMI.

En introduction, Sophie Bezançon a fait un rappel des textes officiels qui nous impliquent dans l’EMI : d’une part le Référentiel des métiers du professorat et de l’éducation (2013) ayant suscité l’espoir d’une nouvelle légitimité pédagogique via la reconnaissance de notre expertise dans la formation à l’EMI, et d’autre part les nouveaux programmes du collège, très décevants puisque cette expertise n’est jamais mentionnée, le rôle du professeur documentaliste dans l’EMI étant borné à veiller « collectivement à ce que les enseignements dispensés en cycle 4 » soient assurés à chaque élève.

Puis, Pascal Duplessis a présenté un historique de l’EMI. Cette « éducation à » est issue du MIL (Media and Information Literacy), et portée par des institutions internationales. Elle a été introduite en France en 2013 via l’EMIconf, et notamment par J.-L. Durpaire, IGEN Documentation, déjà à l’origine de l’introduction du concept de « politique documentaire » et de « 3C » dans les établissements scolaires.

Pour Pascal Duplessis, il arrive avec l’EMI ce qui s’est passé avec la politique documentaire : un emballement des collègues pour une nouveauté jugée incontournable, sans prendre le temps d’une réelle réflexion et d’une distanciation critique. La finalité de l’EMI est assez floue, située entre formation à la citoyenneté et introduction du numérique dans l’école. Son introduction dans les programmes scolaires (au cycle 4), sous la forme d’une « éducation à », est à l’image de notre société néo-libérale et de son école qui est en train de passer d’une logique de stock (savoirs stables, disciplines scolaires) à une logique de flux (savoirs instables, discours du « retard », adaptabilité au monde économique). Nous, professeurs documentalistes, pouvons résister et agir en poursuivant notre enseignement de l’information-documentation, sans le sacrifier au profit de l’EMI, qui n’en est qu’une petite partie, assez pauvre et mal construite, comme elle n’est qu’une partie de tout enseignement disciplinaire.

Enfin, Camille Brouzes, professeur documentaliste et membre du bureau de la Fadben, a proposé sa réflexion sur l’EMI et sur la manière de nous en emparer, telle une coquille vide à remplir de ce que nous jugeons essentiel d’enseigner aux élèves. Après avoir pointé les incohérences du référentiel de compétences EMI dans les nouveaux programmes du collège, il nous a exposé ses choix pour mettre en oeuvre l’EMI, tout en présentant certaines séances pédagogiques qu’il expérimente dans son collège. Pour lui, il s’agit avant tout de former les élèves à l’esprit critique et de former des citoyens qui sauront défendre les valeurs de la république.

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3. Assemblée générale de l’Adben

La journée s’est achevée avec l’AG de l’Adben Pays de la Loire. Les bilans d’activités, moral et financier, ont été présentés par Claudie Schlosser et Aurélia Guyon.

Les adhérents présents ont soulevé la nécessité de demander une participation symbolique aux non-adhérents pour les prochaines journées professionnelles. La somme de 5 euros a donc été retenue pour le principe (sauf pour les stagiaires).

A l’issue des votes, le bureau s’est étoffé de deux nouveaux membres : Agnès le Dem et Anaïs Hanse. La nouvelle composition du bureau de l’Adben et les personnes relais par département sont à consulter dans notre rubrique Qui sommes-nous ?

Journée professionnelle

L’Adben des Pays de la Loire est heureuse de vous convier à sa journée professionnelle le vendredi 27 novembre 2015 de 9h à 17h à l’Espé d’Angers.

Voici le programme de cette journée :

  • 9h : accueil
  • 10h-12h : conférence d’Olivier le Deuff autour de la problématique suivante : « La documentation dans le digital : montrer la voie au-delà des modes ». La communication visera à mieux éclairer le présent et les enjeux actuels en distinguant les tendances historiques de la formation à l’information, le rôle de la documentation et l’intérêt à se placer dans une logique davantage durable. Le but sera également de montrer l’importance du concept de documentation et de l’héritage de Paul Otlet qu’il convient de faire fructifier. Une critique d’une approche trop restrictive de l’éducation aux médias et à l’information sera donc effectuée, pour lui préférer une approche plus proche de la translittératie, de la formation aux écritures de soi et des humanités digitales.
  • 12h-14h : pause déjeuner (et enregistrement des adhésions 2016).
  • 14h-15h30 : table ronde animée par Pascal Duplessis et Gaëlle Sogliuzzo (ou Gildas Dimier) autour de la problématique suivante : « EMI et info-doc, quels territoires communs ? Quelle place pour notre enseignement ? ».
  • 15h-17h : assemblée générale de l’Adben (élection du nouveau bureau/projets pour 2016).

Quelques informations pratiques concernant cette journée :

  • Cette journée est ouverte à tous les collègues professeurs-documentalistes de l’académie. L’entrée est gratuite mais l’inscription obligatoire avant le 15 novembre en remplissant ce formulaire de participation.
  • La restauration n’est pas prévue (mais possibilité d’apporter son pique-nique à la cafétéria de l’Espé ; boulangeries et brasseries à proximité).
  • Le stationnement est possible place du Docteur Bichon et le long du boulevard Clémenceau.
  • L’Espé est accessible en bus depuis la gare SNCF (ou à pieds en 30 min. environ).

Pour plus d’informations, n’hésitez pas à nous contacter à l’adresse suivante : adben.paysdelaloire @ gmail.com

Comptant sur vous pour faire de cette journée une réussite. Cordialement,

Le bureau de l’Adben Pays de la Loire

Journée d’accueil des nouveaux arrivants

L’association professionnelle des enseignants-documentalistes de l’académie de Nantes organise un après-midi d’accueil et de rencontre des nouveaux collègues professeurs-documentalistes de l’académie.

Cette rencontre se déroulera au CDI du lycée professionnel Paul-Émile Victor d’Avrillé (près d’Angers) le mercredi 14 octobre 2015 de 14h00 à 16h30.

 

En voici l’ordre du jour :

  • Présentation des membres de l’Adben,
  • Présentation des actions de l’Adben,
  • Présentation des participants (tour de table : poste, parcours),
  • Présentation des ressources pédagogiques et des réseaux de l’académie,
  • Temps de questions/réponses sur les nouveaux textes concernant la profession et la place du professeur-documentaliste dans ces textes,
  • Questions diverses.

 

Inscription gratuite sur le formulaire Doodle.

Nous vous espérons nombreux pour ce moment convivial dont l’objectif premier est de favoriser l’intégration des nouveaux arrivants dans un réseau professionnel local. Tous les collègues sont donc les bienvenus, anciens ou nouveaux, adhérents ou non à l’Adben.

 

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