Category Archives: Journée départementale

Compte-rendu de la journée départementale du 44

Le lundi 16 janvier dernier était organisée, au Canopé de Nantes, la Journée départementale des professeur.e.s documentalistes de Loire-Atlantique. Environ quatre-vingt professeur.e.s documentalistes étaient présent.e.s pour assister, le matin, à une conférence de Franck Amadieu, maître de conférences en psychologie cognitive et ergonomie, et pour échanger, l’après-midi, avec les IPR-EVS présents.
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Conférence de Franck Amadieu :
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« Apprendre avec le numérique : quels impacts pour le professeur documentaliste ? »

 

 

Franck Amadieu à la Journée départementale des professeurs documentalistes le 16 janvier à Nantes

Franck Amadieu le 16 janvier 2017 à Nantes

 

Franck Amadieu est maître de conférences en psychologie cognitive et ergonomie à l’université de Toulouse 2, laboratoire travail et cognition, sa démarche est centrée sur l’apprenant. Il intervient en Master Documentation à Toulouse.
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Référence :
Amadieu, Franck,  Tricot, André. Apprendre avec le numérique , mythes et réalités. Editions Retz, Paris, 2014
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Résumé : 
Après un rapide historique de l’évolution des documents numériques et des outils permettant d’y accéder, Franck Amadieu s’interroge sur les apports de ces documents et outils dans les pratiques de recherche et d’apprentissages des élèves et étudiants. 
A la lumière de nombreuses études déjà menées, il apporte un regard critique sur les nouvelles stratégies mises en place par ces apprenants et montre qu’elles ne vont pas de soi (mythe des « digital natives« ). En effet, un accompagnement est nécessaire, ainsi qu’un enseignement tourné, non pas vers la maîtrise des outils, mais sur la compréhension de leur fonctionnement et sur l‘analyse des contenus qu’Internet propose (quantité d’informations à trier, interrogations sur la pertinence et la fiabilité des informations, repérage de la structuration de l’information plus complexe dans un document numérique et multimédia, etc.) en s’appuyant sur les pratiques développées par les élèves.
 Il termine son intervention par la conclusion suivante : la lecture numérique est une tâche complexe qui nécessite des compétences informationnelles nouvelles, exigentes et qui nécessite un guidage, un enseignement structuré.
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Vous pouvez visionner et télécharger le support de son intervention ici.
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Présentation de l’APDEN Nantes :
Un temps de parole a été donné à l’APDEN Nantes. Le fonctionnement de l’APDEN, ses objectifs, les dossiers défendus et les actions réalisées par le bureau national et l’association locale ont été présentés. Des exemplaires de la « Circulaire construite par la profession » ont été distribués dans la salle. Cette circulaire est téléchargeable sur le site national de l’APDEN.
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Présentation des différentes JRL :
Après la pause méridienne, un temps a été consacré à l’organisation des différents groupes des Journées de Rencontres Locales (JRL). Les JRL sont, en effet, un temps d’échanges et de réflexion important pour les professeur.e.s documentalistes de l’académie. Chaque groupe a ainsi pu exposer ses thèmes de travail pour l’année. L’inscription à ces JRL s’effectuait jusqu’à maintenant sur Caraïbes. Cet outil ne sera bientôt plus utilisé et remplacé par M@gistère.
Les inspecteurs ont insisté pour que soient publiés, dans l’espace Documentation du site académique, les travaux réalisés par les différents groupes (construction de séquences, outils créés, comptes-rendus de nos échanges…). Les JRL sont des lieux de production et de mutualisation.
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Echanges avec l’inspection :
  • Rappel sur le GTA : appel à candidature pour représenter les lycées professionnels dans le 44.
  • Ne pas hésiter non plus à répondre à l’appel à candidature concernant le PAF, envoyé il y a peu dans les messageries.
  • Les IPR-EVS ont annoncé que les échelons 6 et 8 constituent des priorités pour les inspections 2017. Des collègues ont souligné qu’au-delà de ces échelons beaucoup de retard était pris sur les inspections. La grille d’évaluation a été remaniée avec une préparation améliorée. De manière générale, les inspections sont annoncées deux semaines à l’avance. Précisions sur le PPCR (parcours professionnel carrière et rémunération) : en principe mis en place en 2017, sera plus vraisemblablement mis en place à la rentrée de septembre. Il consiste en quatre rendez-vous de carrière considérés comme des accompagnements, avec regards croisés chef d’établissement / inspecteur, avec pour objectif de créer moins de disparités dans les avancements de carrière.
  • Des questions diverses ont été soulevées : quelle place pour les professeurs documentalistes dans le cadre de la réforme du collège ? Réponse d’un des inspecteurs : « Je vais répondre en bottant en touche », la nouvelle circulaire de mission étant en cours d’écriture, il ne veut pas s’exprimer sur ces questions pour l’instant. Il rappelle toutefois que nous avons un rôle d’expert à jouer et qu’il ne faut pas en rougir mais que l’EMI est bien l’affaire de tous. Une collègue précise bien qu’elle a choisi ce métier pour former des élèves, et non des collègues, à l’EMI (référence à l’appel à candidature qui a été lancé au premier trimestre auprès des professeurs documentalistes (via les IATICE) pour devenir formateurs EMI auprès des collègues de discipline).
  • Une collègue a annoncé qu’elle avait créé un forum pour les profs docs.
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Charlotte DURAND, Anne-Gaël ABARNOU et Sophie BEZANCON, interlocutrices APDEN Nantes pour le 44.

Compte-rendu de la journée départementale du 72

Le jeudi 15 décembre 2016, la journée départementale des professeurs documentalistes de la Sarthe a eu lieu au lycée Sud du Mans. Une soixantaine de professeur.e.s documentalistes étaient présent.e.s pour assister à une conférence d’Isabelle d’Harlé, maitre de conférence à l’université de Caen, ainsi que pour écouter Claire Richet, élue SNES, présenter le projet de refonte de notre circulaire de missions et pour échanger avec l’IPR EVS présent (M. Labbay).
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Présentation du GTA
Les membres du GTA, qui représentent les collègues pour la Sarthe, se sont présentés (Larissa Allard, pour les LGT, Cécile Loiseau pour les LP et Marion Croiseau pour les collèges) et sont revenus sur les missions du Groupe Technique Académique. Ils ont clarifié les travaux en cours : mise en place des stages PAF, révision du protocole d’inspection, organisation des Journées Départementales.
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Présentation de l’APDEN Nantes
En fin de matinée, un temps de parole a été donné à l’APDEN Nantes. Après un bref retour sur les orientations nationales de l’association et les projets en cours qu’elle défend, nous avons distribué aux participants un exemplaire de la circulaire de mission construite par la profession, produite avec l’aide des différents bureaux régionaux. Les membres présents ont par ailleurs présenté les actions menées localement et échangé avec le public. La dernière action en date de l’APDEN Nantes a également été soumise aux collègues présents : nous avons écouté le premier épisode de la Webradio de l’APDEN Nantes.
La circulaire construite par la profession a été distribuée aux collègues présents et semble avoir fait l’unanimité quant aux 3 axes développés. 
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Echanges avec l’inspection
L’IPR-EVS présent a souligné les difficultés d’organisation des Journées départementales, en raison de leur coût élevé. C’est pourquoi ces dernières ont été intégrées cette année au Plan Académique de Formation, et la participation à ces journées nécessitait une inscription préalable. Ce changement a en revanche réduit d’une journée les possibilités d’inscription à d’autres stages PAF. 
IL nous a ensuite présenté brièvement le PPCR, mis en place en 2017, et souligné que les inspections viseraient en priorité les collègues des échelons  6 et 8. L’inspecteur est revenu sur les documents d’inspection qui ont été revus en GTA.
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Conférence d’Isabelle Harlé :
« La construction des savoirs : comprendre les processus de légitimitation scolaire. »
La réflexion sur les savoirs scolaires est traditionnellement portée par la didactique (cf. travaux de Bernard Lahire). Selon la sociologie du curriculum (courant sociologique), les savoirs véhiculés par l’enseignement ne sont pas vus comme des entités absolues mais des constructions dotées d’enjeux sociaux. Réf. aux textes de Lucie Tanguy.
Pour Mme Harlé, qui se pose en tant que sociologue, deux angles d’attaque différents peuvent être adoptés : la responsabilité face au contenu.
Ce qui doit être enseigné et par qui est une question politique. De nouvelles matières sont régulièrement introduites ou disparaissent.
Par ailleurs, au sein d’une société donnée, il y a des conflits entre différents groupes sociaux, d’où l’émergence de compromis. 
Mme Harlé nous rappelle une citation de Young : « l’éducation est l’organisation des connaissances légitimes à un moment donné, qui repose sur des choix conscients et inconscients ».
Pour elle, un savoir à enseigner donne une légitimité sociétale. Elle s’appuie sur deux exemples de matières dominées : les arts plastiques et la technologie.
La matière technologie a ainsi été créée de par sa proximité avec les sciences physiques et dans un contexte d’enjeux de recrutement.
Mme Harlé nous a rappelé les conditions qui président  à l’inscription d’un contenu dans les programmes d’enseignement : la durée, les conceptions différentes portées par des réseaux d’individus disposant de plus ou moins de pouvoir, les contextes, la gestion des personnels.
Les difficultés d’implantation d’une discipline peuvent être liées à l’absence de formations spécifiques, d’où en technologie la création du CAPET en 1985. 
Par ailleurs, la formalisation des contenus d’enseignement a permis de légitimer la matière.
Aujourd’hui, l’enseignement de la technologie  a introduit et s’appuie sur la démarche d’investigation, ce qui la transforme en discipline de connaissances (mouvement de formalisation). Ces évolutions interpellent les enseignants et leurs identités disciplinaires.
Pour Musgrave, les matières sont des communautés sociales entre lesquelles existent des rapports de compétition et de coopération.
C’est pourquoi de nombreux enseignants de mathématiques sont réticents à intégrer les TIC dans leurs pratiques.
De même, le nouveau programme de SES au lycée, très axé sur les savoirs universitaires et non plus l’ouverture pluridisciplinaire, a été vivement contesté. Les SES en lycée est une discipline souvent remise en question.
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En synthèse, Mme Harlé nous a rappelé que les contenus d’un enseignement sont le produit d’enjeux sociaux. Ils ont  un statut relatif, contingent. Il existe différentes instances de transmission des savoirs. Elle soulève plusieurs questions : quel lien y a-t-il entre la diffusion d‘une pratique sociale et son inscription dans les programmes d’enseignement  ? Quel  rapport peut –on faire entre les pratiques sociales des élèves et les savoirs enseignés ?
A quelles conditions un enseignement est-il légitime ? Doit –il être légitime dans les programmes, ou légitime sous une forme disciplinaire ?
Interrogation = Qu’est ce qui constitue une discipline ? un contenu ? une filière universitaire ? un corps d’enseignant spécifique ? un horaire dédié ? une évaluation ?
Elle termine sa conférence sur la question de l’externalisation des contenus dus aux dispositifs transversaux. L’EMI est un exemple du transfert de nos contenus hors disciplines. Il s’agit de toutes les « éducation à ».
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Lors des débats qui ont suivi cette conférence, l’IPR-EVS  a exprimé son point de vue. Pour lui, le repli d’un enseignement transdisciplinaire vers un enseignement de connaissance pure est un mauvais raisonnement qui ne va pas dans le sens de l’évolution du système. Selon lui, il faut arrêter cette logique disciplinaire. Nous, professeurs documentalistes, sommes ainsi en avant garde par rapport aux autres disciplines qui « nagent à contre-courant ».
Pour autant, de nombreux collègues ont soulevé la question du manque de reconnaissance envers nos compétences en information-documentation, et ce en particulier depuis la mise en place de la réforme du collège. 
Pour plusieurs des collègues présents, le fait de ne pouvoir transmettre les savoirs que via des « saupoudrages » ponctuels au bon vouloir des disponibilités des collègues ne permet pas de mettre en place de réelle progression pour tous.
L’IPR EVS a insisté sur le fait que l’école est inclusive et que nous n’enseignons pas la même chose à tous. Il a appelé à se saisir de dispositifs spécifiques tels que les Parcours, les EPI, l’Education à ou l’AP pour justement sortir de cette logique disciplinaire.
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Intervention de Claire Richet, représentante SNES-FSU documentation
Claire Richet a expliqué le fonctionnement du groupe de travail ministériel sur la nouvelle circulaire de missions, auquel elle participe, ainsi que les prochaines échéances : la prochaine réunion est prévue en janvier 2017 et la circulaire devrait être publiée avant le printemps. 
Depuis la dernière réunion, un point fait consensus entre tous les syndicats : le rôle d’enseignant doit être mis en avant. 
Au sujet de la politique documentaire, le SNES ne pense pas pouvoir la supprimer du projet de circulaire mais souhaite la détourner : mais comment ?
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Présentation des JRL
L’après-midi, chaque groupe de JRL a  pu présenter son travail et ses objectifs. L’inscription à ces JRL s’effectue sur Caraïbes pour la dernière année. 
L’IPR-EVS a insisté pour que soient publiés dans l’espace Documentation du site académique, les travaux réalisés par les différents groupes.
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Aurélia GUYON et Marion CROISEAU, interlocutrices APDEN Nantes pour le 72.

Compte-rendu de la journée départementale du 49

Le lundi 11 décembre dernier était organisée, au lycée polyvalent Europe Schuman à Cholet, la Journée départementale des professeur.e.s documentalistes du Maine-et-Loire. Une cinquantaine de professeur.e.s documentalistes étaient présent.e.s pour échanger, le matin, avec les IPR-EVS présents et pour assister, l’après-midi, à une conférence de Cédric Fluckiger, didacticien de l’informatique.

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Présentation des différentes JRL :

Lors de cette journée, un premier temps était prévu pour les différents groupes des Journées de Rencontres Locales (JRL). Les IPR-EVS ont souligné l’importance de cette communication. Les JRL sont en effet un temps d’échanges et de réflexion important pour les professeur.e.s documentalistes de l’académie. Chaque groupe a ainsi pu exposer ses thèmes de travail pour l’année.

L’inscription à ces JRL s’effectuait jusqu’à maintenant sur Caraïbes. Cet outil ne sera bientôt plus utilisé. 

Les inspecteurs ont insisté pour que soient publiés, dans l’espace Documentation du site académique, les travaux réalisés par les différents groupes (construction de séquences, outils créés, comptes-rendus de nos échanges…). Les JRL sont des lieux de production et de mutualisation.

Pour information, les frais de déplacement pour les JRL seront désormais pris en charge.

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Présentation du GTA :

Les membres du GTA, qui représentent les collègues pour le 49, se sont présentés (Marie Ligonnière pour les collèges, Ivana Ballarini pour les lycées et Cédric Bégeault pour les LP) et sont également revenus sur les missions du Groupe Technique Académique. Ils ont explicités les travaux en cours : révision du protocole d’inspection avec une clarification des items, mise en place des stages PAF…

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Présentation de l’APDEN Nantes :

Un temps de parole a ensuite été donné à l’APDEN Nantes. Après un bref retour sur les objectifs, dossiers défendus et actions réalisées par l’APDEN nationale, puis par l’association locale, nous avons souhaité échanger sur l’actualité vive de notre profession : le projet de circulaire de mission. L’analyse proposée par l’APDEN de la  deuxième version du projet ainsi qu’un exemplaire de la « Circulaire construite par la profession » ont été distribués avant le temps d’échanges avec les inspecteurs.

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Echanges  avec l’inspection :

Les IPR-EVS sont tout d’abord  revenus sur le changement des modalités d’inscription pour cette journée départementale qui a eu pour conséquence la baisse des participants. Les Journées Départementales ont failli être supprimées. En effet, selon les inspecteurs, elles coûtent cher mais restent cependant très intéressantes pour les professeur.e.s documentalistes. Pour réduire les frais, la solution adoptée a été d’en faire  « une journée conférence » sur inscription. En revanche, ce changement  a réduit d’une journée les possibilités d’inscription à d’autres stages PAF.

Nous sommes ensuite revenus sur le projet de circulaire de mission : qui fait partie du groupe de travail sur la circulaire ? L‘un des IPR-EVS a précisé que l’inspection générale n’assistait pas aux premières réunions de travail auxquelles participent le cabinet de la ministre et les syndicats. Une discussion aura cependant lieu, le 20 janvier 2017, entre tous les IPR-EVS pour échanger sur cette question. L’inspecteur présent a tenu à rappeler à quel point M. Reverchon-Billot, IGENEVS, défendait notre profession. 

Nous avons également interrogé les IPR sur un probable changement d’appellation pour le CDI. Pour eux, il ne s’agirait que de rumeurs1. 

Nous avons aussi fait part de notre étonnement quant à la disparition du professeur documentaliste et de la documentation dans le « Document d’accompagnement pour l’évaluation des acquis du socle commun de connaissances, de compétences et de culture » d’Eduscol. Cela est lié au fait que l’entrée soit disciplinaire, ce qui est étrange à l’heure de l’école du socle et de la transversalité. L’inspecteur le regrette mais précise que revendiquer une discipline, c’est un combat d’arrière-garde aujourd’hui et qu’il faut faire attention à ne pas se tromper de combat. Il a également souligné l’importance du rapprochement CPE/professeur documentaliste. C’est pourquoi a été rédigée, cette année, une lettre de rentrée commune. Le corps des inspecteurs est lui aussi amené à évoluer vers davantage de transversalité et de polyvalence. La création d’un corps d’inspection Documentation n’est donc pas à l’ordre du jour… 

Au sujet des formations PAF, les IPR ont été interrogés sur le choix des thématiques. Les échanges se font d’abord en GTA mais c’est bien le DAFPEN qui est décideur et qui valide le choix des formations chaque année.

Par ailleurs, avec deux réunions par an seulement, il est difficile de faire évoluer le GTA.

En ce qui concerne les inspections, les échelons 6 et 8 constituent des priorités pour 2016/2017.

Les professeur.e.s documentalistes présent.e.s se sont globalement exprimés sur les inégalités statutaires qui demeurent sur le décompte des heures, l’ISOE ou encore l’impossibilité de faire des heures supplémentaires. Les inspecteurs ont pris note.

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Conférence de Cédric Fluckiger :

« A la convergence entre info-doc et informatique/numérique : quels contenus, quel enseignement ? »

Cédric Fluckiger est didacticien de l’informatique à l’Université Lille 3. Il souhaite apporter un point de vue et susciter nos interrogations, grâce à un regard croisé sur nos deux « disciplines » (informatique et documentation). Il tient à défendre la légitimité de nos contenus, et la convergence entre documentation, EMI, informatique, et l’existence d’un discours commun : la culture numérique.

En tant que didacticien-chercheur, il a une responsabilité intellectuelle vis-à-vis des contenus d’enseignement. Il cherche à savoir quels peuvent être ces contenus, et quels sont les différents sens des apprentissages pour les élèves.

Il a souligné l’importance pour la documentation d’avoir un corps de certifiés dans l’école, et des associations professionnelles actives. Pour l’informatique, il n’y a pas de professeurs, et le dernier colloque des didacticiens de l’informatique a eu lieu en 1996…

La question de la programmation était alors à l’ordre du jour, on voit qu’elle l’est toujours, notamment dans son schéma instruction/traitement/résultat, mais aujourd’hui ce schéma est masqué par les applications. Celles-ci ont tellement simplifié les utilisations (du moins en apparence) qu’on peut se demander pourquoi enseigner aujourd’hui  la programmation ?  Cette question est au contraire très importante maintenant pour comprendre les enjeux sociétaux comme la question des logiciels libres, ou encore les notions de client/serveur liées aux différences entre streaming et téléchargement, et les questions de droit qui en découlent.

Il existe une culture de l’informatique, domaine qui semble à nouveau pris en compte par l’institution.

La didactique s’intéresse à la nature épistémologique du savoir à enseigner. L’informatique est à la fois une science, mais aussi des usages, l’utilisation de cette science, et enfin un ensemble d’outils, c’est-à-dire une technologie.

Ces trois aspects sont à enseigner.

L’utilisation du mot « numérique » dans les programmes est problématique. En effet, il  supplante « informatique », avec une permutation au fil des années, et globalement un manque de vocabulaire précis (NTIC, TIC, TUIC, etc).

Les points de convergence entre les « disciplines » information-documentation et informatique :

Rappel : le mot « informatique » est un néologisme construit à partir des mots « information » et « automatique ».

– L’ancienneté (de la discipline scolaire en parallèle de la discipline universitaire)

– Le poids institutionnel réduit (pas d’inscription dans les emplois du temps)

– La légitimité : les savoirs scolaires n’ont pas à être légitimés par les usages extrascolaires, comme ils n’ont pas à être immédiatement utilisés par les élèves. Veut-on former un futur citoyen ou un élève ? Il faut réfléchir pour le citoyen futur, et ses besoins en terme de savoirs, et non pas de compétences.

– L’autonomie et l’ancilarité : l’informatique est une discipline « de service », elle n’est pas une réelle discipline autonome. L’exemple du B2i l’a bien montré : c’est un référentiel qui poursuit toujours deux apprentissages à la fois puisque l’apprentissage en informatique est toujours envisagé comme au service d’un apprentissage dans une autre discipline. D’autre part, il ne prévoit qu’une évaluation certificative, et pas d’enseignement.

– Le manque d’examens : la présence d’un examen joue un rôle-clé dans la disciplinarisation.

– les pratiques des élèves : quelles relations doivent-elles avoir avec l’enseignement ?

– L »image », les représentations : pour l’élève, l’informatique est une discipline d’actions. Ce n’est pas une matière comme les autres mais « on apprend ». 

Conclusion : quel enseignement défendre ?

On peut dégager trois tendances, ou tentations :

1) La discipline :

La discipline est une manière de construire le réel avec un ensemble de contenus et des outils, avec des finalités éducatives. Se développent des « éducations à », transversales qui obligent les élèves à croiser les connaissances ce qui n’est pas plus aisé. Il n’est pas facile de rajouter des disciplines au programme déjà bien chargé des élèves.

2) L’entrée par les compétences :

Avec une entrée par compétences, le risque est donc de se faire instrumentaliser par les autres disciplines. Les « éducations à » répondent à des attentes sociales très pragmatiques, cela interroge les finalités de l’éducation : apprendre pour tout de suite, ou apprendre pour du long terme ? D’autre part, la transversalité ne garantit pas que l’élève puisse saisir le sens de son apprentissage.

3) La culture :

Un enseignement pour une « culture informatique », au sens de la « définition de combat pour la notion de culture » de Martinand, c’est-à-dire « une technicité valorisée et partagée », comme la culture classique, est le chemin qu’il faudrait prendre. Elle articulerait une familiarité pratique avec les outils, la mesure de la diversité du monde pour une lecture complexe du monde, l’inscription dans un patrimoine universel, et permettrait au futur citoyen d’interpeller les experts.

Un échange a eu lieu ensuite avec la salle, au cours duquel Cédric Fluckiger a été remercié pour la pertinence de ses propos au regard des questions débattues le matin, et pour l’éclairage très précieux des liens entre « culture informatique » et » culture informationnelle » et leurs difficultés actuelles à être réellement enseignées à l’école.

Il a pu préciser certains points, notamment la différence entre innovation technologique et innovation pédagogique, en présentant un de ses travaux de recherche sur l’utilisation du Tableau Interactif dans les écoles primaires, qui avait permis d’aboutir à la conclusion que cet outil, bien loin des idées reçues, renforçait la pédagogie transmissive et l’utilisation des manuels scolaires… 

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Agnès LE DEM et Anaïs HANSE, interlocutrices APDEN Nantes pour le 49.

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1  : La question posée dans la salle s’appuyait sur l’information suivante : « Le prochain groupe de travail est prévu le mercredi 11 janvier. A l’ordre du jour figure une proposition de réflexion sur l’appellation CDI, proposée par M. Reverchon-Billot IGEN-EVS. » in http://www.sgencfdt-paris.fr/index.php/item/470-troisieme-groupe-de-travail-ministeriel-sur-la-circulaire-de-missions-des-documentalistes

Compte-rendu de la journée départementale du 44

La Journée Départementale des professeurs-documentalistes de Loire-Atlantique a eu lieu le lundi 11 janvier 2016 au centre Canopé de Nantes en présence des inspecteurs EVS.

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1. Conférence d’Odile Chenevez

Consultante et chercheuse en éducation aux médias au sein de l’équipe Translit, Odile Chenevez est intervenue sur la thématique suivante : « A la croisée des cultures informationnelle, médiatique et numérique, quelques mises en œuvre de l’EMI pour le professeur documentaliste ». Voici le support de son intervention : O-Chenevez-nantes 11janvier

Citant les textes officiels du BOEN ou d’Eduscol, Odile Chevenez a souhaité nous montrer, dans son introduction, en quoi le professeur documentaliste est concerné par l’EMI. Puis,  elle a défini l’EMI et la translitteratie comme des domaines de convergence entre information-documentation (information = knowledge), médias (information = news) et culture numérique (information = data).

Odile Chenevez nous a ensuite présenté les axes de recherche des différents groupes du collectif Translitt et son travail au sein du groupe Translitt 1, l’objectif  de ce groupe étant d’effectuer, à partir d’un corpus de textes, « un inventaire épistémologique » des domaines et projets de chaque littératie (informationnelle, médiatique, numérique) et d’analyser des convergences d’un point de vue translittéracique (voir la diapositive n°7 du fichier joint).

Dans cette perspective, O. Chevenez travaille sur une approche didactique de l’enquête pour apprendre aux élèves à publier, notamment en produisant des médias scolaires (journal, webradio, etc.). Elle propose de travailler avec les élèves sur leur rapport aux sources pour les conduire à un questionnement critique : Qui parle ? D’où parle-t-il ? Pourquoi il parle ? Comment cette source a-t-elle eu accès à cette information ?

Il s’agit aussi de placer les élèves en posture d’auteur afin de mieux leur faire comprendre le sens des lois qui encadrent  l’information et la liberté d’expression. Ce travail peut encore être exploité pour leur faire prendre conscience de leur identité numérique.

Plus largement, Odile Chenevez vise à contribuer à une didactique de l’EMI (diapo n° 11).

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2. Présentations diverses

  • Présentation du réseau Canopé par Pascal Challet.
  • Présentation de l’ADBEN Pays de la Loire et bilan des actions 2015 de la FADBEN par Sophie Bezançon, secrétaire de l’ADBEN Pays de la Loire.
  • Présentation et bilan des groupes de JRL du 44. Ces bilans, très riches, ont montré la diversité des axes de travail des différents groupes mais aussi les axes récurrents et communs tels que la promotion de la lecture, la construction de séances pédagogiques et la mise en œuvre à venir de l’EMI et des EPI.

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3. Échanges avec l’inspection

En dernière partie de journée, les inspecteurs ont ouvert l’échange avec la salle en annonçant que deux journées de formation sur la réforme auraient lieu fin avril et fin juin pour les professeurs-documentalistes.

Les questions des collègues se sont portées sur les modalités concrètes d’application de la réforme dans notre métier, sur le terrain :

  • Comment appliquer le nouveau décret sur les ORS (Obligations Réglementaires de Service) paru en 2014 et applicable à la rentrée 2015, alors qu’il donne lieu à des interprétations et des prises en compte variables sur le terrain, selon les académies et les établissements ? Les inspecteurs ont répondu que seuls l’AP et les TPE pouvaient être pris en compte pour une récupération de nos heures de préparation (1h d’enseignement = 2 h de travail rémunérées et donc, donne droit à 1h de récupération sur nos 30 h de présence en établissement).

 

  • Un EPI peut-il être mis en œuvre par un binôme entre un professeur-documentaliste et un professeur de discipline ? Les inspecteurs ont répondu que la « documentation » n’étant pas une discipline scolaire, cela n’est pas possible, le professeur-documentaliste devra se joindre à un binôme de professeurs de discipline.

 

  • Comment maintenir les séances d’Information-documentation proposées en classe de 6ème et inscrites dans l’emploi du temps des élèves dans beaucoup de collèges, alors que les horaires d’enseignements disciplinaires seront diminuées par la réforme, l’EDT des élèves ne pouvant excéder 26h par semaine et 6h par jour ? Selon nos inspecteurs, il peut y avoir des adaptations locales selon les besoins (par exemple à cause des contraintes de transports scolaires) et la formation des 6ème peut aussi se faire dans le cadre de projets, de l’AP (mais en collaboration avec d’autres enseignants) ou dans le cadre des EPI (mais en cycle 4)…

 

Au regard de ce temps d’échange, il nous semble que, pour pouvoir enseigner des savoirs info-documentaires aux élèves, nous sommes toujours contraints à négocier des heures avec nos collègues de discipline, à négocier des solutions locales avec nos chefs d’établissement,   sans clarification institutionnelle sur nos ORS, sur nos compétences pédagogiques spécifiques, sur notre champs de « savoirs disciplinaires », qui sont, faut-il encore le rappeler :  les SIC (Sciences de l’Information et de la Communication, incluant les SID – Sciences de la Documentation –) constituant le programme disciplinaire du master « Métiers de l’Enseignement, de l’Education et de la Formation » qui prépare aux épreuves du CAPES de documentation.

 Pyramide

Compte-rendu de la journée départementale du 49

 

Le vendredi 22 janvier dernier était organisée au lycée professionnel Simone Veil à Angers la journée départementale des professeurs-documentalistes du Maine et Loire. 

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1. Conférence de Noël Uguen

Noël Uguen est intervenu le matin sur la thématique suivante : « A la croisée des cultures informationnelle, médiatique et numérique, enseigner l’évaluation de l’information à partir des situations de collecte des élèves : outils, pratiques, savoirs ». Les supports de son intervention sont accessibles en ligne sur l’espace documentation du  site de l’académie de Nantes.

Professeur documentaliste au lycée Le Likès de Quimper et formateur à l’université de Rennes 2, Noël Uguen se considère avant tout comme un praticien qui enrichit sa pratique des réflexions des différents chercheurs en SIC comme Yves Jeanneret ou de philosophes comme Bruno Latour. Ce dernier fait allusion au passage de l’ère du document à celui de « paysages de données ».  Cette 1ère référence est importante car il faut dorénavant parler de circulation des objets documentaires. Le web a modifié le rapport au document. L’autorité personnelle de l’auteur ou le travail de l’éditeur sont des repères de l’imprimé qui ont été abolis. Dans ces paysages, les documents peuvent être fragmentés et une nouvelle logique d’indexation s’opère. Un article peut être accessible via différents infomédiaires (réseaux sociaux, agrégateurs de médias…). La lecture est active, dynamique, « ergative ».  C’est à l’élève de savoir clôturer sa recherche, contextualiser et mettre en relation les documents consultés.  Il peut interagir avec le document (faire circuler, recommander, segmenter) qui est devenu instable. Dans sa pratique, Noël Uguen a remarqué que les notions de document et d’indexation étaient loin d’être acquises par les élèves qui, par ailleurs, utilisaient des critères d’évaluation de surface. L’enquête de la FADBEN sur les savoirs info-documentaires des élèves, publiée en 2015, souligne également que ces opérations intellectuelles ne sont pas maîtrisées par les jeunes.

Ces nouvelles médiations induites par le web remettent en cause la pertinence des formations méthodologiques à la recherche documentaire. Selon Noël Uguen, la posture du professeur documentaliste doit changer. Au lieu d’outils « clés en main » il doit mettre en place des situations de recherche d’information qui amènent l’élève à produire des écrits de travail qui conserveront des traces de lecture et révéleront aussi des manières de faire lors d’échanges avec le professeur documentaliste.  Noël Uguen travaille notamment sur le document de collecte. Mis en lumière par les travaux de Nicole Boubée et didactisé par Marion Carbillet, il s’agit d’une démarche spontanée de compilation d’extraits qui permet de réguler l’activité de recherche et de mémoriser ses traces. Cette pratique informelle, qui rejoint les caractéristiques de la lecture numérique, peut devenir un support d’échanges avec l’élève pour travailler des savoirs info-documentaires (source, pertinence, fiabilité, validité…). Un contrat de lecture permet de formaliser la démarche prescrite.

En mettant en lumière les pratiques informationnelles de l’élève, le professeur documentaliste peut l’accompagner vers l’appropriation des savoirs et des compétences nécessaires pour mettre en place une stratégie d’évaluation de l’information. Par exemple, à partir d’une recherche d’images, l’élève peut s’approprier de multiples connaissances au niveau de l’information-documentation (contexte, référence de l’image…), au niveau de la culture numérique (fonctionnement de Google image,  indexation, attributs d’une image…), au niveau des médias (licences, droit…) et dans la réutilisation, la publication et l’éditorialisation de l’image. Il va donc se forger une culture « translittératique » qui englobe des savoirs sur les spécificités du document numérique, ses modes d’indexation, de circulation et d’accès à la toile. Il est essentiel de mettre en place un parcours de formation pour travailler progressivement sur ces notions.

L’action du professeur documentaliste ne se limite donc pas à fournir des recettes méthodologiques ou à prescrire de bonnes pratiques mais elle relève davantage d’un art du questionnement, de la maïeutique.  Celui-ci met ainsi l’élève en situation d’enquête, de recherche d’indices.

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2. Échanges avec l’inspection

Lors de cette journée, un temps d’échange était prévu pour évoquer l’actualité de la profession (la mise en place du décret du 20 août 2014 sur les obligations de service et la réforme du collège)  et échanger avec les inspecteurs.

Les collègues présents ont été nombreux à faire part aux inspecteurs de leurs inquiétudes quant à la place donnée au professeur documentaliste dans les dispositifs d’Accompagnement Personnalisé, d’Enseignements Pratiques Interdisciplinaires et d’Education aux Médias et à l’Information mis en place par la réforme du collège.

Une première interrogation concernait les séances d’Information-documentation proposées en classe de 6ème et inscrites dans l’emploi du temps des élèves dans beaucoup de collèges. Peuvent-elles être maintenues alors que le nombre d’heures obligatoires pour les élèves passent à 26 heures semaine ? Les inspecteurs affirment que dans les faits elles ne le peuvent pas. Pour les professeurs documentalistes, la première conséquence de la réforme est la perte sèche des heures qui permettaient jusque là la formation initiale des élèves. Selon l’inspection, ce qui sera perdu en 6ème pourra être gagnée au cycle 4, via des collaborations avec les enseignants de disciplines en AP ou dans les EPI. Dans ce cas, bien évidemment, il ne sera question que d’accompagnements méthodologiques ponctuels.

S’agissant toujours de la 6ème, les IPR évoquent subrepticement l’idée de « dérogations » locales. Elles concerneraient les établissements scolaires ayant à articuler les emplois du temps des élèves aux contraintes des transports scolaires. Cela consisterait donc à boucher les trous des emplois du temps avec des heures prises en charge par le professeur documentaliste mais fléchées « étude »… Il faudra donc négocier ces heures au niveau local. Plusieurs collègues y ont vu une régression importante pour l’enseignement de l’information-documentation et notamment la visibilité de celui-ci.

La question de l’inspection dans le futur cadre a été posée. Les IPR ont répondu que le professeur documentaliste ne sera pas forcément inspecté sur une séance pédagogique puisque le professeur documentaliste intervient en appui des disciplines. « Les IPR sauront s’adapter au nouveau cadre de la réforme » a-t-on entendu.

Les professeurs documentalistes présents ont également questionné les inspecteurs au sujet de l’application du décret sur les obligations de service dans ce nouveau collège : les heures effectuées dans le cadre de l’EPI seront-elles prises en compte ? La réponse est simple :  l’information-documentation n’étant pas considérée comme une discipline, nous ne pouvons  pas être porteurs d’un projet EPI et devrons donc nous contenter d’être, au mieux, la « troisième roue du carrosse ». Si nous y participons, ces heures ne seront pas comptées comme des heures enseignement. Le décret ne s’applique pas.

Les collègues ont, pour finir, fait part aux inspecteurs de leur difficulté à mettre en place une progression et un enseignement égalitaire pour tous les élèves. Nous sommes en effet toujours condamnés à négocier des heures avec nos collègues de discipline souvent soucieux de finir leur programme d’enseignement. Or, nous sommes détenteurs d’un CAPES, comme nos collègues de discipline. Nous avons des savoirs et des compétences à faire acquérir aux élèves comme les autres professeurs. Et même si l’institution rappelle que nous avons un rôle indispensable à jouer dans cette réforme, que nous sommes bien les maîtres d’œuvre de l’EMI, notre rôle pédagogique relèvera malgré tout, encore et toujours, de négociations locales soumises au bon vouloir et à l’interprétation.

Compte-rendu de la journée départementale du 72

Le mardi 8 décembre 2015 était organisée, au lycée professionnel Funay – Hélène Boucher du Mans, la journée départementale des professeurs-documentalistes de la Sarthe. Les inspecteurs EVS étaient présents lors de cette journée.

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1. Conférence de Pascal Duplessis

Pascal Duplessis est intervenu le matin sur la thématique suivante : « L’EMI au collège : quel(s) enseignement(s) pour les professeurs documentalistes ? ». Actuellement formateur à l’ESPE des Pays de la Loire, site d’Angers, Pascal Duplessis est responsable pédagogique du Master MEEF Documentation et responsable de la préparation au CAPES interne. Il est aussi membre fondateur du Groupe de recherche sur la culture et la didactique de l’information (GRCDI).

Le contenu ainsi que le diaporama support de la conférence de Pascal Duplessis sont accessibles sur son site Les trois couronnes.

Lors de cette intervention, Pascal Duplessis s’est attaché à reposer les origines institutionnelles et historiques de l’EMI avant de faire le lien avec l’expertise des professeurs-documentalistes et avec l’enseignement de l’information-documentation.

A la fin de la conférence, les questions de la salle se sont tournées vers les inspecteurs qui ont été sollicités sur les moyens et le cadre de mise en œuvre de l’EMI dans nos établissements.

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2. Échanges avec l’inspection

Lors de cette journée, un temps d’échange était prévu pour évoquer l’actualité de la profession (la mise en place du décret du 20 août 2014 sur les obligations de service et la réforme du collège)  et échanger avec les inspecteurs l’après-midi.

Pour introduire cet échange, une brève présentation de la FADBEN a permis de  présenter aux collègues et aux inspecteurs les derniers travaux et les projets de l’association professionnelle toujours impliquée pour défendre notre statut.

Ensuite, la co-responsable du groupe national documentation au SNES est intervenue pour présenter le nouveau décret  sur les ORS (Obligations Réglementaires de Service) paru en 2014 et applicable à la rentrée 2015. Ce décret constitue une avancée car il propose une réduction des horaires hebdomadaires des professeurs documentalistes et pour la première fois les ORS sont inscrites dans un décret comme pour les autres disciplines (auparavant, il s’agissait de circulaires). Cependant, ce décret encore peu connu des collègues est peu appliqué car le décompte des heures d’enseignement (1h pour 2h de service) est mal accepté par certains chefs d’établissement qui récusent notre rôle pédagogique

Cette présentation a ouvert les échanges avec la salle et l’inspection qui a bien entendu les remarques au sujet de ce décret et nous a indiqué qu’un décret doit être appliqué et c’est à nous d’aller demander le décompte de nos heures d’enseignement.

Les collègues présents ont été nombreux à faire part aux inspecteurs de leurs inquiétudes quant à la place donnée au professeur documentaliste dans les dispositifs d’Accompagnement Personnalisé, d’Enseignements Pratiques Interdisciplinaires et d’Education aux Médias et à l’Information mis en place par la réforme du collège à partir de la rentrée 2016.

Une première interrogation concernait les séances d’Information-documentation proposées en classe de 6ème et inscrites dans l’emploi du temps des élèves dans beaucoup de collèges. Peuvent-elles être maintenues alors que le nombre d’heures obligatoires pour les élèves passent à 26 heures semaine et ne peuvent excéder 6h par jour ?

Pas de réponse directe de l’inspecteur qui évoque tout de même les « dérogations » locales dues aux contraintes de transports scolaires.

Globalement, l’inspecteur  s’est voulu confiant et encourageant quant à notre mission pédagogique. Il a semblé vouloir apaiser les inquiétudes en reconnaissant notre statut d’enseignant et en nous soutenant. Ce discours n’a pas empêché les collègues de s’interroger sur notre rôle et sur notre CAPES de documentation.