Category Archives: Actualités

Journée professionnelle 2024 de l’APDEN Nantes

Notre traditionnelle journée professionnelle se tiendra cette année le jeudi 21 novembre à l’INSPE d’Angers.

Cette journée est ouverte à tous·tes les professeur·es documentalistes de l’académie, titulaires ou contractuel·les, adhérent·es ou non de l’association.

Nous profiterons également de cette journée pour aborder les actualités de la profession et organiser notre assemblée générale à laquelle tous·tes les participant·es sont invité·es.

Pour prendre part à cette journée, inscrivez vous dès maintenant et avant le lundi 11 novembre 2024 sur ce formulaire. Il nous permettra également de vous mettre en relation pour organiser le transport à moindre coût (tarif groupé SNCF et covoiturage).

Pour toute question, contactez-nous par mail : apden.nantes [a] gmail.com.

Nous vous retrouverons avec plaisir !

Wikinotions InfoDoc : le Groupe de Travail évolue et lance un appel à contribution

Depuis 2020, l’APDEN Nantes contribue plus spécifiquement au projet Wikinotions InfoDoc. Elle a constitué un Groupe de Travail ad hoc suite à la proposition de la fédération. Ce groupe s’est donné pour mission de reprendre les notices dédiées aux notions en attente de validation, de les actualiser et d’en créer de nouvelles. Les premières notices ont ainsi pu voir le jour et sont désormais disponibles sur le Wikinotions InfoDoc : Algorithme ; Architecture de l’information ; Indexation automatique ; Pertinence.

Fort de cette expérience, le groupe a récemment souhaité évoluer, notamment élargir sa composition, préciser et expliciter son fonctionnement et ses missions. Cette évolution a été adoptée lors du comité directeur de la fédération réuni à Paris le samedi 19 mars 2022. Nous reproduisons ci-dessous le cadre de fonctionnement adopté ainsi que le mandat confié à ce groupe désormais national.

Tout·e adhérent·e de l’APDEN intéressé·e est donc invité·e à intégrer le groupe.

N’hésitez pas à le contacter via l’adresse gt_wikinotions [a] laposte.net !

Actuellement, ses membres se consacrent particulièrement aux notions suivantes : Archives, Pertinence de l’information, Cloud computing, Trace numérique. 

Chacun·e peut contribuer à l’enrichissement du Wikinotions InfoDoc à la mesure de ses envies : en contactant et/ou en intégrant le Groupe de Travail sur les notions, en publiant directement des séquences ou de nouvelles références sur la plateforme après s’être connecté·e (identifiants associatifs).

Avis aux volontaires !

Mandat du Groupe de Travail Wikinotions donné par le comité directeur de l’APDEN du 19 mars 2022

  • Gérer avec le bureau national l’organisation structurelle et les évolutions de l’outil ; 
  • Mettre à jour les contenus (notices  existantes et nouvelles notices) ;
  • Définir un cahier des  charges (méthodologie pour écrire les notices et fonctionnement du groupe par consensus, réunions), et à partir de ce cahier des charges, intégrer d’autres contributeurs ;
  • Garantir la cohérence du Wikinotions en validant les projets d’écriture, de propositions de modifications et de productions des contributeurs externes au Groupe de Travail.

Fonctionnement du Groupe de Travail Wikinotions approuvé par le comité directeur du 19 mars 2022

  • Création d’un Groupe de Travail unique sur le Wikinotions InfoDoc (qui n’est plus rattaché au bureau académique de Nantes) ;
  • Lien avec le bureau national assuré par un membre mandaté par le Groupe de Travail Wikinotions pour participer au Pôle scientifique ;
  • Élargissement du groupe aux adhérent·es volontaires, sur la base du cahier des charges et d’une participation aux réunions trimestrielles ;
  • Organisation collégiale du Groupe de Travail ;
  • Envoi d’un compte-rendu à intégrer au Rapport d’activité lors de chaque comité directeur annuel ;
  • Mandat accordé pour un an et revoté lors des comités directeurs.

Objectifs et histoire du Wikinotions InfoDoc (rappel)

Le Wikinotions InfoDoc est disponible à l’adresse https://wikinotions.apden.org/index.php.

Les objectifs 

Le Wikinotions InfoDoc est un projet collaboratif, piloté par l’APDEN, de didactisation des savoirs scolaires de l’information-documentation en vue de son enseignement. Ces savoirs intègrent  l’Éducation aux médias et à l’information (EMI). Le Wikinotions met à  disposition des professeur·es documentalistes un vaste catalogue de notions à enseigner dans le secondaire. Chaque notion – une centaine aujourd’hui – se présente sous la forme d’une fiche structurée comprenant une définition didactisée suivie de pistes pédagogiques, de liens vers des séances réalisées et de ressources professionnelles et scientifiques. Quatre autres modules intégrés (Séquences, Références, Vidéos, Autorités) permettent une utilisation du Wikinotions selon les besoins. 

Les notices dédiées aux notions sont conçues pour aider l’enseignant·e dans sa pratique pédagogique en s’efforçant notamment d’adapter la « définition » des notions au niveau de compréhension des élèves (lexique, syntaxe, abstraction). Elles couvrent uniquement le champ conceptuel abordable dans l’enseignement secondaire. 

En octobre 2020, le bureau académique de l’académie des Pays de la Loire a constitué un Groupe de Travail qui s’est donné pour mission de reprendre les notices en attente de validation, de les actualiser et d’en créer de nouvelles. A cet effet, il propose cette une fiche-guide pour aider à leur réalisation. 

Historique du Wikinotions InfoDoc

2006 La FADBEN regroupe des chercheurs et des membres du bureau national dans le but d’élaborer un corpus de savoirs scolaires de référence en information-documentation. Le projet s’inscrit dans la perspective de didactisation tracée par les Assises nationales pour l’éducation à l’information et à la documentation (2003) et le 7ème congrès de la FADBEN tenu à Nice (2005).

2007 Les travaux du groupe « Savoirs scolaires » sont publiés dans le numéro de mars 2007 de Mediadoc sous le titre « Les savoirs scolaires en information-documentation ». Sont présentées une liste de 64 notions essentielles regroupées sous sept notions organisatrices. Ces sept notions organisatrices de la discipline sont définies à partir de la méthodologie de Britt-Mary Barth (Le savoir en construction, 2004). Elles sont ainsi déclinées en caractéristiques, niveaux de formulation, exemples et contre-exemples. Une plateforme collaborative mutualise les travaux du groupe.

2008  L’ensemble du contenu de la plateforme créée par le groupe « Savoirs scolaires » est reversé dans un wiki qui devient le « Wikinotions ». Les travaux continuent en appliquant à d’autres notions essentielles la méthodologie de définition des notions organisatrices. Trente notions seront ainsi définies en 2013.

2013 Le « Wikinotions Info-Doc » est transféré sur une plateforme Médiawiki.

2015 Cent notices sont disponibles dans le Wikinotions. Une notice biographique pour chaque auteur est créée dans les Références (par auteur). Des notices de séances pédagogiques continuent d’être ajoutées aux fiches notions afin de promouvoir leur didactisation.

2017 Le Wikinotions met à disposition 106 fiches notions, 105 notices de séances pédagogiques et près de 200 notices auteurs .

2019 Sollicité et mandaté par le bureau national pour relancer le Wikinotions, le bureau de Nantes constitue un Groupe de Travail « Wikinotions ». Le bureau académique commence par faire un état des lieux du Wikinotions et produit un tableau d’analyse critique des notices existantes afin de définir des priorités.

2020 Première réunion du Groupe de Travail « Wikinotions » de Nantes. Le groupe est constitué de membres du bureau académique et d’adhérent·es.

2021 Le comité directeur valide la mise en place d’une nouvelle plateforme, créée par Florian Reynaud, où sont transférés tous les contenus du Wikinotions. La nouvelle plateforme se démarque notamment de la précédente par une interdépendance facilitée entre bases Notions, Séquences, Références et Autorités. Elle permettra en outre d’héberger des vidéos et des podcasts en provenance des bureaux académiques. Accessible à tout public, certaines fonctionnalités sont cependant réservées aux adhérent·es.

Le Groupe de Travail de Nantes produit une fiche guide pour harmoniser la rédaction des nouvelles notices et propose une nouvelle structuration de la maquette concernant les fiches notions. Ses propositions sont intégrées à la nouvelle plateforme. Il commence en outre à produire et à publier de nouvelles fiches.

Bilan de l’évolution récente du Wikinotions InfoDoc

1. Support – Plateforme : réalisation de Florian Reynaud

Une nouvelle plateforme de Wikinotions InfoDoc a été développée en 2020, avec plusieurs objectifs : améliorer les relations entre les données (notions, références, séquences, autorités), moderniser l’administration et la présentation du site. Ce travail de développement a donné lieu à un travail abouti en juin 2021, avec un travail de l’ancien site vers le nouveau pendant l’été 2021. Le développement est continué pour améliorer régulièrement la plateforme selon les retours, notamment des membres du Groupe de Travail Wikinotions. La programmation est originale, en langages web (html, css, php, mysql, essentiellement).

Voir également Mediadoc n°27, 12/2021, p. 34-39.

2. Contenu : bilan du Groupe de Travail de Nantes

  • Mise en place d’un processus de travail :
    • État des lieux du Wikinotions InfoDoc,
    • Création d’un Groupe de Travail (8 personnes au 19 mars 2022),
    • Réflexion sur les modalités pour élargir le groupe à des adhérent·es de toutes les académies, sur la base d’un cahier des charges et d’une participation aux réunions trimestrielles ;      
  • Cahier des charges :
    • Fiche guide pour la rédaction uniformisée des notices,
    • Maquette de présentation des notices,
    • Rédaction des notices avec relectures multiples et validation par le groupe avant publication ;
  • Publications :
    • Notions publiées : Algorithme, Architecture de l’information, Indexation automatique, Pertinence,
    • Notions validées, à publier : Trace numérique,
    • Notions en cours de réflexion : Archive, Veille informationnelle, Discours, Information journalistique, « Théorie du complot » ou Information complotiste, Cloud computing, « Astroturfing ».

Lettre aux IPR (suite)

Mesdames et messieurs les Inspectrices et Inspecteurs Régionaux en charge de la discipline de Documentation dans l’académie de Nantes,

Dans notre précédent courrier daté du 19/11/2020, nous évoquions les conditions de travail des professeur.es documentalistes rendues difficiles par la situation sanitaire et les insuffisances du cadrage proposé par l’institution. Les éléments apportés dans votre réponse du 23/11/2020 à ce sujet ne nous semblent pas répondre aux difficultés rencontrées par les collègues, et aux spécificités d’un lieu comme le CDI, dans lequel par exemple l’accès à des rayonnages et la mobilité des élèves rendent problématiques le respect d’un protocole qui ne les a jamais prévu
Mais l’actualité de la politique ministérielle vient ajouter un nouveau motif de vive indignation pour la profession, ce sera donc l’objet de notre lettre.
Dans votre courrier du 23/11, vous affirmez que notre « mission pédagogique demeure essentielle comme pour toutes les autres disciplines ».  Comment nous expliquezvous alors que le décret n° 2020-1524 du 05/12/2020 sur la création d’une prime d’équipement informatique nous exclut explicitement du corps enseignant ? Pourquoi  évincer  les professeur.es documentalistes que le référentiel des compétences professionnelles définit comme « enseignants et maîtres d’œuvre de l’acquisition par tous les élèves d’une culture de l’information et des médias » ? Ne sont-ils.elles pas titulaires d’un CAPES ? Devons-nous comprendre que, par le biais de ce détail comptable, le CAPES de Documentation serait remis en cause ?
Les deux seules raisons invoquées sont, à notre connaissance, d’une part que les professeur.es documentalistes ne sont pas « devant » les élèves et d’autre part qu’ilselles disposent d’équipement informatique sur leur lieu de travail. 
Les professeur.es documentalistes sont devant des élèves 30 heures par semaine, et le sont le plus souvent en situation pédagogique au même titre que les enseignant.es des autres disciplines. Les professeur.es documentalistes ne préparent que rarement leurs cours durant ce temps au CDI.
Ce lieu de ressources culturelles, de découverte et de curiosité n’est jamais sans élève et il n’y a de ce fait pas une heure sans sollicitation. A leur domicile, leur équipement  informatique personnel et leur connexion privée à Internet sont utilisés pour toutes les missions de leur activité professionnelle. Ainsi, pendant le confinement ilselles ont assuré, comme les autres enseignant.es, la continuité pédagogique.
Par conséquent, la discrimination véhiculée par le décret du 05/12/2020 est infondée. Au nom de l’APDEN Nantes, nous vous informons que cette non-reconnaissance de notre statut de professeur par le ministère de l’Éducation nationale est injuste et source de souffrance au travail. 
En tant qu’Inspecteurs-trices Pédagogiques Régionaux, vous êtes en lien direct avec les Inspecteurs-trices Généraux, et chargé·es d’appliquer les mesures ministérielles. Vous êtes amené·es à rencontrer les professeur·es documentalistes pendant leurs séances pédagogiques, pour les rendez-vous de carrière. Vous connaissez les travaux en didactique de l’information-documentation, de l’EMI. Nous souhaiterions un geste fort de votre part pour rétablir auprès du ministère notre intégrité professionnelle, telle qu’inscrite dans les textes.
Veuillez recevoir, Mesdames et Messieurs les Inspecteurs et Inspectrices Pédagogiques Régionaux en charge de la Documentation, l’expression de nos salutations distinguées,
Le bureau de l’APDEN Nantes

Lettre ouverte aux inspecteur·trices

Aux Inspecteurs et Inspectrices Pédagogiques Régionaux en charge de la Documentation

Académie de Nantes

Le 19/11/2020

Mesdames, Messieurs,

 

La période de grande incertitude que nous vivons aujourd’hui rend les conditions de travail des professeur·es documentalistes difficiles et l’Apden Nantes s’interroge face à l’absence de communication spécifique envers les  professeur.es documentalistes depuis la rentrée de septembre et celle du 02 novembre.

Aucun des deux protocoles sanitaires successifs en vigueur dans les établissements scolaires ne reconnaît les particularités d’un Centre de Documentation et d’Information, lieu de brassage des élèves et de partage de documents ou d’outils informatiques. Celles et ceux qui font vivre ce lieu tous les jours perçoivent cette absence de directives comme une invisibilisation de cet espace mais aussi comme un éternel manque de reconnaissance de leur travail.

L’absence de cadrage national se traduit par une surcharge de travail, une charge mentale très lourde, et des tensions fréquentes avec les chefs d’établissements. Les professeur·es documentalistes ont dû ajouter à leurs tâches déjà nombreuses – notamment poursuivre leurs séances pédagogiques particulièrement nécessaires à l’heure actuelle-, la construction et la mise en place de mesures sanitaires adaptées pour limiter le brassage et la circulation du virus, et les défendre auprès des directions, parfois sans succès.

Dans une cacophonie générale, les CDI deviennent actuellement des variables d’ajustement au manque de lieux d’accueil, au manque de personnel, ou au contraire sont totalement fermés aux élèves. Les prêts de documents sont ici autorisés, et là non, ailleurs seulement sur réservation.

Il est incompréhensible que rien n’ait pu être décidé pour harmoniser les pratiques et soutenir les professeur·es documentalistes, alors que cela a été possible pour les autres disciplines à besoins particuliers (EPS, Arts…), et alors que les bibliothèques universitaires par exemple appliquent un protocole spécifique.

Les professeur·es  documentalistes sont dans l’attente d’un soutien fort et engagé de l’institution, pour réussir à traverser cette période.

C’est pourquoi, au nom des collègues de l’académie de Nantes, l’Apden Nantes vous demande urgemment :

– de communiquer aux collègues de l’académie un texte de cadrage et de soutien

– d’interpeller l’Inspection Générale pour obtenir un protocole sanitaire national concernant les CDI et les professeur·es documentalistes, aboutissant à la publication d’une fiche spécifique aux professeur·es  documentalistes (ou aux CDI) sur le site du ministère sur le modèle de l’EPS, de l’éducation musicale…

D’autre part, concernant la prime annuelle à l’équipement informatique de 150 euros annoncée par le ministre, nous souhaiterions avoir un éclaircissement de votre part. Cette prime sera-t-elle bien versée aux professeur·es  documentalistes ? Une rumeur persistante annonce l’inverse, ce qui semble invraisemblable. Ce serait un nouveau motif de souffrance au travail par manque de reconnaissance du métier, pour l’ensemble des collègues. Nous ne doutons pas que vous êtes en mesure de nous rassurer sur ce point.

Veuillez recevoir Mesdames et Messieurs les Inspecteurs et Inspectrices Pédagogiques Régionaux en charge de la Documentation l’expression de nos salutations distinguées

Le bureau de l’APDEN Nantes

Retour sur la rencontre avec les IA IPR EVS – 10 janvier 2019 au rectorat de Nantes

Le jeudi 10 janvier 2019, l’APDEN Nantes, représentée par quatre de ses membres, a rencontré les trois inspectrices académiques IPR EVS. Cette rencontre, sollicitée par l’association depuis deux ans, avait pour objectifs de mieux identifier les orientations de l’inspection, sa représentation du métier, et d’initier un échange sur la mise en place de notre nouveau cadre réglementaire (la circulaire de missions de mars 2017, le décret ORS de 2014 et le référentiel de compétences de 2013) au sein de l’Académie de Nantes, afin de repérer les éventuels points de divergence.
Nous vous transmettons ci-dessous les grandes lignes des sujets abordés pendant cet entretien, accompagnées de nos analyses.

Nous avons ouvert la rencontre par une présentation de l’association, ses orientations et des actions réalisées en 2018. Nous avons également évoqué le prochain Congrès National qui se déroulera à Grenoble du 22 au 24 mars sur le thème de la publication et invité les inspectrices à relayer l’information auprès des chef.fes d’établissement. Depuis, un courrier a bien été transmis pour faciliter la participation des professeur.es documentalistes de l’académie.

1) Un panorama de la profession dans l’académie

Afin de mieux cerner leur mission auprès de la profession, nous avons demandé aux inspectrices de nous faire part des points positifs et négatifs qu’elles avaient pu repérer sur le terrain depuis leurs prises de fonction.
Elles notent un manque de formation en didactique et en EMI, qui sera en partie comblé par les formations de bassin prévues l’année prochaine. Nous soulignons que c’est un aussi un besoin exprimé par les professeur.es documentalistes dans l’académie qui regrettent la disparition des journées départementales et la réorganisation des Journées de Rencontres Locales. Selon l’inspection, l’organisation de conférences n’est pas assez formative pour les collègues, insuffisantes voire inutiles si elles ne sont pas accompagnées. 

Nous pensons au contraire que c’est en se construisant une culture informationnelle commune, notamment par la rencontre avec des chercheurs et chercheuses, que l’ensemble des collègues pourront se professionnaliser et avoir le désir de se former en didactique. Les conférences sont donc complémentaires des Journées de Rencontres Locales et de la formation continue. 

D’autre part, les inspectrices souhaiteraient que les professeur.es documentalistes impulsent le volet numérique dans les établissements scolaires. Notre rôle, selon elles, est de conseiller, de questionner les pratiques et de permettre l’accès aux ressources numériques. Les inspectrices s’interrogent alors sur le peu d’implication du/de la professeur.e documentaliste sur ce point. Elles demandent aux chef.fes d’établissement d’organiser des temps de réflexion et d’échanges au sein des équipes et de promouvoir la parole du/de la professeur.e documentaliste au sein de ce dispositif. Lors de cet échange nous avons aussi abordé les sujets du GAR et de la RGPD, questions fondamentales selon elles. Pour les IPR, les professeur.es documentalistes ont toute l’expertise nécessaire dans ce domaine : le porter à la connaissance des collègues dans le cadre de la politique documentaire, réfléchir ensemble aux manières de se protéger et de former les élèves sur ces questions. 

Au regard de notre cadre réglementaire, nous estimons ne pas devoir être les conseiller.es numériques de nos collègues. La mise en place d’un volet numérique relève de l’ensemble de l’équipe éducative, et davantage du rôle du/de la RUPN (qui touche une indemnité pour cela), avec qui nous travaillons en collaboration, que du nôtre. Nous pensons également que les professeur.es documentalistes ont, grâce à leur expertise dans ce domaine, un regard informé et critique à porter sur la place du numérique dans l’école.

L’inspection constate qu’une minorité de professeur.es documentalistes s’impliquent dans les parcours et plus particulièrement dans l’éducation à l’orientation. Elles affirment qu’avoir un kiosque ONISEP n’est pas suffisant. 

La manière dont les professeur.es documentalistes répondent à la demande institutionnelle en matière d’éducation à l’orientation relève de leur liberté pédagogique, et de l’organisation de l’équilibrage entre leurs différentes missions. Nous pensons que l’éducation à l’orientation peut permettre d’enseigner des notions info-documentaires.

Les IPR regrettent que peu de collègues prennent part à l’évaluation des élèves, notamment celle des compétences transversales du socle, et qu’ils.elles sont souvent absent.es des conseils de classe. Elles sont conscientes des freins institutionnels. L’évaluation est à investir et elles œuvrent dans ce sens auprès des chef.fes d’établissement. Selon elles, si les professeur.es documentalistes apparaissent dans l’emploi du temps des élèves, une ligne dans le bulletin scolaire doit être ouverte. Elles soutiennent cette demande auprès des chef.fes d’établissement.

Cette question de l’évaluation nous apparaît importante. Cependant, elle ne doit pas se limiter aux compétences transversales mais est avant tout liée à la mise en place d’une progression en information-documentation. Rappelons d’autre part que nous ne touchons qu’une fraction de l’ISOE.

Enfin, les inspectrices ont tenu à mettre en avant les points forts suivants : la gestion du centre de ressources comme un lieu accueillant, adapté aux besoins des élèves et au cœur de la vie de l’établissement, le travail en collaboration avec les CPE, l’investissement des collègues dans les projets transversaux et les multiples actions en faveur du développement de la lecture.
Pour finir, elles observent que les conflits sont rares entre personnels de direction, CPE et professeur.es documentalistes, et elles nous font part de leur mission d’accompagnement et de médiation. Même si la coopération avec la vie scolaire leur semble importante, elles précisent bien que le CDI n’est en aucun cas une salle de permanence.

2) La mission d’enseignement au sein du nouveau cadre réglementaire

Nous avons interrogé les IPR sur les moyens déployés pour accompagner la mise en œuvre de notre nouveau cadre réglementaire et plus particulièrement notre mission d’enseignement. Les inspectrices indiquent qu’elles n’ont pas communiqué autour de la nouvelle circulaire de missions auprès des chef.fes d’établissements à l’exception des établissements où se trouvent des stagiaires.
Nous les questionnons ensuite sur l’application du décret n°2014 -940 du 20 août 2014 relatif aux obligations de service et aux missions des personnels enseignant.es exerçant dans un établissement public d’enseignement du second degré. Nous soulignons la difficulté des professeur.es documentalistes dans leurs établissements face à ce décret. Elles précisent le positionnement académique qui est de 30 heures + 6 heures et qui sous-entend une négociation locale, directe avec les principaux et proviseurs qui ont le dernier mot. Elles indiquent que peu de désaccords leur ont été remontés à ce sujet.

Bien que la circulaire n°2017-051 du 23 mars 2017 réaffirme notre rôle d’enseignant.es (« ils forment tous les élèves à l’information-documentation »), nous constatons une baisse très inquiétante du nombre de postes aux concours depuis plusieurs années. Nous interrogeons donc les inspectrices sur la question du recrutement, et du nombre de postes, par établissement dans l’académie. Les inspectrices ont conscience des difficultés rencontrées par certain.es professeur.es documentalistes qui sont seul.es dans des établissements de taille très variable. Elles précisent qu’un choix académique fixe à 1 le nombre de poste minimum par établissement, quelque soit le nombre d’élèves. Les inspectrices expliquent que les autres «moyens humains» possibles (aide-documentalistes) ne sont pas satisfaisants tant au niveau des postes alloués aux établissements (AED en nombre insuffisant) qu’au niveau des missions (personnels en service civique).
Dans ce contexte, nous nous interrogeons sur la faisabilité de « former tous les élèves à l’information documentation ». Nous questionnons les IPR sur le nombre d’heures d’enseignement recommandé en information-documentation. Elles se refusent à le faire. C’est de la responsabilité selon elles du/de la professeur.e documentaliste qui adapte la mise en place de cette formation au contexte de son établissement.

Nous notons que le mandat pédagogique des professeur.es documentalistes semble reconnu, mais regrettons qu’il soit laissé à la merci des arrangements locaux et à priori relatifs aux compétences transversales. L’enseignement de l’information-documentation paraît méconnu et considéré comme facultatif, au bon vouloir de chacun.e selon ses possibilités.

3) La formation continue

Nous avons évoqué la réforme du lycée et la nécessité d’un accompagnement pour les professeur.es documentalistes. Lors de la rencontre, les inspectrices ne disposaient que de peu d’éléments. Si les publications le nécessitent, les inspectrices se chargeront d’une formation spécifique pour les professeur.es documentalistes. Depuis, un courriel pour tous les enseignant.es a été adressé aux chef.fes d’établissement.

Nous terminons la rencontre en abordant la question des Journées de Rencontres Locales. Les inspectrices nous ont expliqué que les JRL étaient une spécificité des professeur.es documentalistes. Dans un but de normalisation (par le bas) vis-à-vis de nos collègues enseignant.es, et dans le but de développer une politique de formation à l’échelle territoriale, les JRL seront remplacées l’an prochain par des rencontres de bassin. A la rentrée 2019, tous les collègues pourront s’y inscrire (pas de limite de place) et il pourra y avoir plusieurs propositions de thèmes de travail au sein d’un même bassin, thèmes déterminés par les participant.es aux groupes, à partir des résultats de l’enquête diffusée en novembre 2018. Ainsi, durant une même journée, il sera possible d’organiser plusieurs ateliers sur des sujets différents. Pour ces rencontres, les IPR tiennent à préciser que les animateurs.trices n’ont pas de mission de formation. Cependant, ils.elles toucheront une indemnité.

Conclusion

Nous remercions les inspectrices de nous avoir accordé ce temps d’entretien. Nous retenons leur discours positif envers l’association, partenaire important selon elles.
Nous souhaitons que cette première rencontre permette d’ouvrir la possibilité d’une discussion constructive concernant le respect de notre mandat pédagogique en information-documentation, qui nécessite d’être accompagné et soutenu, de manière claire et explicite. Le besoin de formation en didactique est un constat partagé, ainsi que l’affirmation du PPCR articulé autour d’une séance pédagogique.
L’APDEN reste mobilisée, au service de la reconnaissance du métier !

L’Apden Nantes sollicite les élu·es (rencontre)

Suite à notre courrier aux élu·es, François de Rugy, président de l’assemblée nationale et député de la première circonscription de Loire-Atlantique nous a sollicité pour un entretien avec son attaché parlementaire Yann Chaillou, à Nantes.

Nous nous y sommes rendues le 30 avril, la rencontre a duré trois quarts d’heure pendant lesquels nous avons eu le sentiment d’être écoutées. Rendez-vous a été pris pour lui faire part de nos remarques après la parution du rapport de la Mission d’information sur l’école dans la société numérique présidée par Bruno Studer (voir : http://apden.org/Mission-d-information-sur-l-ecole.html)

Voici la synthèse écrite de notre intervention :

« Nous souhaitons vous alerter sur le sous-emploi des professeur·es documentalistes, titulaires d’un Capes adossé aux Sciences de l’Information et de Communication depuis 1989. Aujourd’hui, les enjeux de leurs contenus d’enseignement et les besoins de formation des élèves, futurs citoyens et citoyennes, sont particulièrement cruciaux, notamment depuis 2015 après les attentats de Charlie Hebdo et face à la question de la désinformation, des fakes news et théories complotistes qui circulent sur les réseaux.

Dans la mesure où les professeur.es documentalistes n’ont pas les moyens concrets d’enseigner, nous avons en effet une impression de gâchis des ressources et de ces compétences présentes dans les établissements pour une formation efficace des élèves aux cultures informationnelle, médiatique et numérique.

L’Association des Professeur·es Documentalistes de l’Education Nationale (APDEN) est une instance de réflexion sur nos pratiques professionnelles. Elle a pour objectif de faire connaître et reconnaître le métier de professeur·e documentaliste. Dans ce but, elle travaille en relation avec la recherche universitaire pour organiser l’enseignement de l’information-documentation. Elle a récemment proposé un programme curriculaire pour les collèges et lycées, structuré et progressif, qui s’appuie sur les pratiques des élèves, et vise à la fois une maîtrise intellectuelle et technique des notions et des outils, et une responsabilité éthique des élèves dans le monde qui les entoure.

La profession a évolué depuis la création des CDI (Centres de Documentation et d’Information) dans les années 70. L’idée que les élèves ont besoin d’être formé·es à des contenus qui dépassent la seule méthodologie documentaire, s’est imposée. L’environnement informationnel des élèves a ainsi été profondément modifié et complexifié avec l’apparition d’Internet. L’enseignement de l’information-documentation a pour objectif principal de permettre aux élèves d’être capables de prendre du recul et d’exercer leur esprit critique face à l’information, aux médias, et plus généralement aux enjeux du numérique dans la société.

D’ailleurs la récente circulaire de mission du 28 mars 2017 précise que «[les professeur·es documentalistes] forment tous les élèves à l’information documentation et contribuent à leur formation en matière d’éducation aux médias et à l’information ». C’est pourquoi L’Apden Nantes revendique des modules horaires dédiés auprès des élèves et inscrits dans les textes réglementaires, une place concrète pour l’information-documentation, et des moyens à la hauteur des ambitions affichées. »

Désinformation, dans les livres de référence aussi…


Ajout du 13 Août 2018 :
Jean-Louis Auduc nous a fait part il y a déjà quelques semaines du fait qu’il avait prévu de modifier la prochaine édition de son ouvrage, en tenant compte des erreurs pointées par Pascal Duplessis dans l’article relaté ci-dessous. La réaction de l’auteur démontre l’intérêt d’être vigilant·es en ce qui concerne toutes les publications liées à la profession. Nous remercions Jean-Louis Auduc pour sa réactivité et son écoute.

A propos de l’article de Pascal Duplessis :
Auduc, ô désespoir ! Autorité informationnelle et désinformation au préjudice des professeur·e.s documentalistes

En avril dernier, Pascal Duplessis, formateur ESPE, a publié un long article analysant la façon dont Jean-Louis Auduc a présenté notre profession et son évolution dans son dernier ouvrage « Le système éducatif français aujourd’hui : de la maternelle à la terminale », édition de 2017.

Force est de constater que M. Auduc, bien qu’auteur de multiples ouvrages sur le système éducatif, connaît mal notre profession, et a multiplié les erreurs factuelles dans son texte, et les visions erronées relevant de la désinformation.

Ainsi, l’encadré consacré à l’APDEN comporte des rapprochements hasardeux et des choix d’extraits tronqués.

De même, notre nouvelle circulaire de missions n’est pas présentée dans son intégralité (l’axe 1- Enseignement- étant même amputé de 90% de son contenu), ce qui peut prêter à confusion auprès des lecteurs.

Notre métier semble réduit, à travers les descriptions qu’en fait M. Auduc, à une vision gestionnaire, bien éloignée des textes de lois nous régissant et de la réalité du terrain.

Nous sommes confronté·es ici à une dépréciation de notre profession, en particulier à travers l’extrait portant sur les 3C, censés remplacer des CDI vieillissants et mal gérés.

Face à ces erreurs multiples, et dans la mesure où notre mandat pédagogique semble avoir été volontairement omis, nous – professeurs documentalistes spécialistes de l’information-documentation- considérons que M. Auduc n’a pas effectué correctement son travail de recherche et d’analyse. Les représentations fausses de notre profession qu’il véhicule à travers son ouvrage, relèvent pour nous de la désinformation et nous portent préjudice.

Nous espérons que M. Auduc apportera des corrections dans les prochaines éditions de son ouvrage, mais en attendant, l’APDEN Nantes appelle ses adhérent·es à insérer un rectificatif dans l’ouvrage s’il fait partie du fonds documentaire de l’établissement, à avertir les personnels des bibliothèques et médiathèques le cas échéant, et à s’éloigner des ouvrages documentaires écrits par M. Auduc, ainsi que de ceux publiés par son éditeur (et par conséquent responsable éditorial), Hachette Education.

L’APDEN auditionnée à l’Assemblée Nationale

Jeudi 08 mars 2018, Gaëlle Sogliuzzo, professeure documentaliste et présidente du bureau national de l’APDEN, accompagnée de Pascal Duplessis, Olivier le Deuff et Élisabeth Schneider, membres tous les trois du GRCDI (Groupe de Recherche sur la Culture et la Didactique de l’Information), ont été reçus devant la Commission des affaires culturelles et éducatives de l’Assemblée Nationale.
Cette audition a eu lieu dans le cadre de la mission d’information sur « l’école dans la société du numérique », présidée par Bruno Studer, qui doit remettre des propositions concrètes au gouvernement notamment sur la question de la formation des élèves du secondaire.

Une occasion exceptionnelle, donc, pour faire connaître et reconnaître le rôle et la place des professeur·es documentalistes et ce qu’est l’enseignement de l’information-documentation.
Quatre exposés complémentaires, indissociables, et très convaincants, ont permis de relever le défi :
Gaëlle Sogliuzzo a commencé par une présentation complète et argumentée du travail de l’association pour la reconnaissance du métier, puis Olivier Le Deuff (chercheur en Sciences de l’Information et de la Communication) a montré pourquoi la question du numérique à l’école devait s’appuyer sur la recherche en SIC, et comment les professeur·es documentalistes envisageaient le numérique comme une culture, indissociable de celles de l’information et des médias. Élisabeth Schneider, chercheuse mais aussi responsable du MEEF Documentation à l’Espé de Caen a ensuite explicité ce lien avec les SIC en présentant les contenus de la formation initiale des professeur·es documentalistes, et l’exigence disciplinaire de la préparation au CAPES, en insistant sur le décalage entre la spécialisation et l’expertise des étudiant·es et la réalité du terrain, qui peine à prendre en compte l’évolution du métier et son ancrage dans les SIC. Ancrage qui permet la présence depuis une dizaine d’années d’une didactique de l’information-documentation, qui accompagne les pratiques enseignantes du terrain. Cette didactique et ses trois visées intellectuelle, technique et éthique ont fait l’objet de l’intervention de Pascal Duplessis (professeur documentaliste, responsable du Parcours MEEF Documentation pour l’académie de Nantes) qui est également revenu sur l’idée de culture informationnelle, numérique et médiatique, ces trois aspects inséparables pour envisager un enseignement émancipateur pour l’élève, dans cette « société du numérique ».

Nous espérons que Bruno Studer aura eu une écoute attentive qui lui permettra de ménager une place à l’information-documentation dans ses propositions de mise en œuvre d’une formation « au numérique » pour tous les élèves…
Quoiqu’il en soit, merci aux quatre intervenantes d’avoir si bien défendu la profession, et de nous avoir fourni un document que nous diffuserons à chaque fois que le besoin de mise au point sur la différence entre « documentaliste » et « professeur·e documentaliste » se fera sentir !

La vidéo de l’audition

L’article sur le site de l’APDEN

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