Les vidéos de la Journée professionnelle 2021

La journée professionnelle de l’APDEN Nantes s’est tenue cette année le jeudi 7 octobre 2021 au lycée professionnel Paul Emile Victor d’Avrillé (49). Consacrée aux images, cette édition s’est déroulée en deux temps avec les interventions de André Gunthert, puis de Marine Siguier, qui nous ont fait l’honneur d’avoir accepté notre invitation.

André Gunthert « Le récit de contrebande des images ordinaires »

La présentation d’André Gunthert, nourrie de nombreux exemples, nous a invité·es à réfléchir sur les pratiques de communication à travers l’image en abordant plus spécifiquement la construction des récits véhiculés par les images ordinaires. La première partie de son intervention a rappelé les apports de l’histoire de l’art, des études cinématographiques, ou des sciences de l’information et de la communication pour la compréhension des images, mais aussi la parcellarité de la connaissance de notre culture visuelle. Ensuite, il s’est attaché à montrer comment les images ordinaires servent de supports de récit dans un rapport d’évidence problématique au réel. Il a traité de plusieurs mécanismes à l’œuvre dans le processus narratif notamment les rapports d’évocation (travaux du sociologue Baptiste Coulmont sur le prénom ou l’évocation liée au montage dit effet Koulechov) ou le style documentaire décrit par Olivier Lugon.

André Gunthert est maître de conférence à l’École des hautes études en sciences sociales de Paris. Il dirige le laboratoire d’Histoire visuelle contemporaine, première équipe de recherche en France consacrée au champ des visual studies. Fondateur de la revue Études photographiques, il est l’auteur de nombreux ouvrages dont un consacré à l’image numérique : L’image partagée. La photographie numérique, Textuel, 2015. Parallèlement à ses activités de chercheur, il anime des chroniques dans l’émission en ligne Arrêt sur image (1) et publie régulièrement des billets de blog et des articles sur Mediapart. Il tient en ligne un carnet de recherche, L’image sociale (2), très riche dans lequel les professeur·es documentalistes trouveront matière à nourrir leurs connaissances et leurs cours : notes de cours, hypothèses et analyses, reprises de ses publications scientifiques, ou billets d’humeur en réaction à l’actualité médiatique ou politique.

Vous trouverez ci-dessous la captation de son intervention* :

Marine Siguier « Des mots aux photos : images de la lecture sur les réseaux socionumériques »

L’après-midi, Marine Siguier, docteure en Sciences de l’Information et de la Communication depuis décembre 2020, a partagé avec nous les résultats de ses récentes recherches. Sa conférence a porté sur les représentations de la lecture en contexte numérique et plus spécifiquement sur la manière dont les images qui circulent « influencent, perpétuent ou modifient certains imaginaires littéraires ». Sur internet, les communautés qui parlent de littérature sont en adéquation avec la logique des plateformes (concept d’homotopie). Il s’agit alors de dégager les codes de représentation du livre et de la lecture, de cerner les éventuelles spécificités de l’objet livre notamment dans les enjeux socio-économiques. Marine Siguier a également partagé avec nous ses observations en matière de pratiques créatives, notamment dans les procédés de traduction visuelle des récits littéraires. Enfin elle a pu constater la persistance du stéréotype visuel sexualisé de la femme lectrice.

Actuellement attachée temporaire d’enseignement et de recherche à l’université de la Sorbonne au sein du GRIPIC (Groupe de Recherches Interdisciplinaires sur les Processus d’Information et de Communication), Marine Siguier s’appuie sur la sémiologie de l’image et porte son attention sur les dispositifs numériques, les imaginaires littéraires et l’histoire des médias. Ses travaux de thèse abordent une question, qui est éminemment présente dans notre profession, à savoir la place de la lecture sur des plateformes d’images ou les réseaux sociaux (3). Marine Siguier utilise les exemples des plateformes comme Youtube, Instagram et Tumblr, mais aussi la didactisation des Booktube.  Elle a publié très récemment dans le magazine Lecture jeune, un article intitulé « Bookstagram : Réseau de lecteurs ou de fétichistes du livre ? » dans lequel elle interroge notamment comment la lecture peut être transcendée par l’image (4).

Vous trouverez ci-dessous la captation de son intervention * :

* Les conditions matérielles de cette journée ne nous ont pas permis de réaliser des captations telles que nous le souhaitions, nous nous en excusons.

(1) Il a annoncé au début de l’année 2022 la fin de cette collaboration sur son site https://imagesociale.fr/10333

(3) Sa thèse est consultable sur le site d’archives ouvertes HAL These https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03260336/

(4) dans Lecture Jeune, n° 179, 09/2021. http://www.lecturejeunesse.org/livre/lire-sans-livresn179-septembre-2021/