Pour un CDI didactisé, atelier-salle de classe !
À propos du compte-rendu par l’Apden Créteil de la journée professionnelle académique
Les occasions de se mettre en colère (ou d’y rester) sont nombreuses en ces temps de réforme du lycée, et la lecture du compte-rendu de la journée inter-académique 2018 des professeur·es documentalistes d’Ile de France vient d’en ajouter une.
Allégeance au privé, confiscation de la parole des collègues de terrain, recours à un vocabulaire issu du monde de l’entreprise, du management et du marketing, pour une thématique qui semble revenir à la mode du côté de l’Institution « Le CDI : espaces et temporalités ». Merci à l’Apden Créteil pour cette prise de parole salutaire, argumentée et qui renforce notre motivation à défendre une autre vision de nos lieux de travail :
https://apdencreteil.wordpress.com/2018/05/02/journee-inter-academique-des-professeur-e-s-documentalistes-dile-de-france-2018-du-cdi-au-learning-center-mais-ou-va-linstitution/
La question des « espaces et temporalités » nous intéresse, nous aussi, mais notre objectif est bien différent de celui de l’institution, tel qu’il apparaît dans ce compte-rendu de l’Apden Créteil. Nous défendons des CDI de collèges et lycées comme espaces didactisés dans le but d’enseigner l’information-documentation, sous toutes les formes pédagogiques possibles et celles à inventer encore. Nous ne pensons pas notre métier autrement qu’en tant qu’enseignant·es, dont la finalité est pédagogique et éducative : notre mission première est de permettre aux élèves d’acquérir une culture informationnelle, médiatique et numérique. Le CDI est notre outil de travail, et celui des élèves.
Et quitte à penser les espaces avant tout autre considération, imaginons plutôt des lieux dans lesquels les élèves apprendraient ce qu’est un support de document, un auteur ou un éditeur en étant co-gestionnaires des fonds par exemple. Des espaces où les élèves pourraient travailler en coopération à leur rythme, selon leurs besoins, par le tâtonnement expérimental, en groupe ou pas, dans le cadre de projets. Des espaces où il leur serait possible de prendre le temps de réfléchir, de s’organiser. Des espaces ritualisés, des espaces modulaires aussi, des espaces qui leur donneraient envie de se mettre au travail et qui leur donneraient accès à des ressources variées, numériques et autres. Et quelle temporalité ? Et bien celle du cours d’info-doc d’abord, et surtout.
Alors pensons le CDI comme une salle de classe-atelier Freinet, dont les espaces et temporalités sont au service de l’exercice d’un métier que nous défendons plus que jamais, celui de professeur·e documentaliste, et sa précieuse liberté pédagogique !